«On ne peut pas empêcher les gens de se parler. Pour le moment, nous sommes en attente de savoir comment ils vont se positionner là-dedans», déclare Michel Morin, directeur général de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, qui entend être fixé en janvier.
Il précise que c'est à la fin du mois de novembre dernier qu'il a été informé de la démarche du CMI envers les Petits chanteurs. Une rencontre entre la formation musicale et la commission scolaire a eu lieu en décembre dernier, juste avant le congé des Fêtes.
Établie depuis 43 ans à l'intérieur des murs de l'école primaire Saint-François-d'Assise, l'École des Petits chanteurs a déjà parlé de déménagement dans le passé.
À l'automne 2004, dans le cadre des audiences publiques sur le dossier Places-élèves 2003-2008 de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, l'école des Petits chanteurs de Trois-Rivières se disait à la recherche de nouveaux locaux pour l'année 2005-2006.
L'ancien directeur musical, André Bellefeuille, s'était alors adressé au conseil des commissaires pour exprimer sa demande, et ce, en justifiant le manque d'espace et l'expansion de la chorale qui, en sept ans, était passée de 38 à 76 enfants.
M. Bellefeuille voyait grand pour son organisation qui, par ailleurs, comptait ouvrir les portes de son programme académique et musical aux petits de la maternelle et aux élèves du premier cycle du primaire.
L'École des Petits Chanteurs souhaitait s'établir dans un endroit stratégique, le plus central possible de sa clientèle originaire, en majorité, des secteurs nord et ouest de la ville. M. Bellefeuille avait également insisté pour dire que l'École des Petits chanteurs entendait poursuivre une collaboration de près de 40 ans avec le réseau public dont la Commission scolaire du Chemin-du-Roy.
Paul-André Bellefeuille et son équipe disaient miser sur ce projet de déménagement pour retrouver dans ses rangs, trois ans plus tard, pas moins de 240 enfants. Ils se disaient notamment confiants de recruter autant d'élèves parmi la clientèle du privé.
Or, faute d'espace pour l'accueillir ailleurs, la chorale a continué d'évoluer au sein de l'école Saint-François-d'Assise. Pour l'année scolaire en cours (2009-2010), on dénombre 56 petits chanteurs de la 1ère année à la 6e année du primaire. Ils étaient 65 élèves en 2008-09 et 69 enfants en 2007-08.
Selon Michel Morin, la diminution d'élèves observée à l'École des Petits chanteurs est proportionnelle à celle enregistrée à la grandeur du territoire de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy.
Aussi, il ne veut pas se prononcer sur les conséquences de la condamnation, en 2007, de Paul-André Bellefeuille pour ses gestes de nature sexuelle posés, en 2003, sur une adolescente.
À l'été dernier, l'ancien directeur musical inscrit au registre national des délinquants sexuels a été mis en demeure après s'être retrouvé au présence d'enfants qui participaient au camp estival de le formation.
«Est-ce que ça vient jouer dans la foi des parents? C'est une question qu'on peut avoir. Mais est-ce que ça joue? Je ne sais pas. Nous, ça ne nous a pas été donné comme information», répond M. Morin avant de répéter que la formation des Petits chanteurs demeure la bienvenue entre ses murs.
«S'ils décident de quitter, ce sera leur décision. Ce ne sera pas nous qui les aurons forcés à quitter», soutient le directeur général en réaction aux propos du président du conseil d'administration, Dominique Gonthier, qui, au cours des derniers jours, a exprimé publiquement le besoin d'espace des Petits chanteurs et leur souhait de bénéficier de meilleures installations.