Cette façon de faire serait-elle reliée aux récentes critiques adressées à la ministre des Transports, Julie Boulet?
Officiellement, la réponse est non. La députée de Trois-Rivières, Danielle Saint-Amand, explique que la journée idéale pour un point de presse commun aurait été mardi dernier lors de la conférence de presse sur Boréalis, mais que les engagements de Mme Boulet à Montréal et ceux du député Jean-Paul Diamond en dehors de la région l'ont empêchée.
Par ailleurs, la ministre Boulet, durement éprouvée ces derniers jours par l'opposition qui réclame obstinément sa démission, a refusé la demande d'entrevue du Nouvelliste sur un bilan de session parlementaires et de comté. Son personnel répond que le bilan a déjà été fait par le premier ministre et qu'elle n'a rien à ajouter.
«Je ne sens absolument pas le besoin de prendre mes distances, assure Danielle Saint-Amand. Je connais Julie Boulet depuis 20 ans. Elle a été ma collègue au Festival western de Saint-Tite et en plus, c'est ma députée, là où j'habite. Ce que j'ai à dire, c'est que Julie est une excellente députée. C'est quelqu'un qui tire sur nos dossiers au niveau régional, alors c'est certain que bien au contraire, je n'ai pas envie de prendre mes distances. On a besoin d'une ministre régionale, c'est important. Elle est assise à la table du caucus ministériel.»
Le Nouvelliste a voulu savoir quelle conception Danielle Saint-Amand se faisait de la responsabilité ministérielle et si à son avis la ministre Boulet devrait démissionner à la suite des révélations du vérificateur général.
Très prudemment, la députée de Trois-Rivières répond que comme députée, elle se sent responsable de ce qui peut se passer dans son comté et qu'elle se considère directement imputable.
«J'imagine que si j'étais ministre, c'est la même conception que j'aurais. Mais ceci étant dit, dans le cas de Julie, on parle beaucoup d'allégations. Le contexte réel, c'est elle qui le connait avec le premier ministre. Mais je sais une chose, quand Julie Boulet prend une décision, c'est en son âme et conscience et ce sont les décisions qu'elle juge les meilleures.»
Les libéraux pourront-ils à l'avenir réclamer à leur tour la démission d'un ministre péquiste ou d'un autre parti si eux-mêmes ne respectent plus les bases de la responsabilité ministérielle suivant laquelle un ministre est responsable non seulement de ses actes mais de ceux de son personnel?
Danielle Saint-Amand répond qu'il y a beaucoup d'allégations dans ce qu'avance le Parti québécois, que plusieurs n'ont pas été vérifiées et que d'autres se sont révélées non fondées.
«Je trouve ça franchement triste. Vous savez que je suis l'adjointe parlementaire du ministre Tomassi (Tony, ministre de la Famille) j'ai été témoin la semaine dernière (dans le dossier des allégations de favoritisme pour des services de garde) de la lecture d'une longue liste de noms par le Parti québécois. Le fondement est où? Dans le cas de Julie Boulet, elle s'est empressée de faire les changements dès que le vérificateur général le lui a demandé. Par contre, beaucoup de choses demandées par les péquistes, dont la démission de Julie Boulet, sont basées sur des affirmations gratuites et l'immunité parlementaire.»
La députée ne cache pas avoir été touchée par la façon dont les choses se sont passées à l'Assemblée nationale ces dernières semaines, alors que des ministres de longue expérience lui ont confié n'avoir jamais rien vu d'attaques aussi virulentes.
Elle ajoute qu'heureusement, la période de questions ne représente qu'une partie du travail du député, dont la majorité du temps se passe en commission parlementaire, un lieu où elle est nettement plus à l'aise.
Les sondages
Les derniers sondages ont indiqué une chute de la popularité des libéraux en partie attribuable au refus du premier ministre de tenir une enquête publique dans le secteur de la construction, mais la députée de Trois-Rivières ne s'en inquiète pas, certaine qu'elle est que la population saura faire la part des choses. «Après l'enquête policière qui est en cours, on verra s'il faut tenir une enquête publique», note-t-elle.
Bonnes relations avec la Ville
Autre point de fierté pour la députée de Trois-Rivières, la première année de son mandat s'est déroulée sans aucune anicroche avec la Ville de Trois-Rivières. Elle croit que c'est parce qu'elle a pris la décision de ne pas s'immiscer dans la vie municipale contrairement à certains de ses prédécesseurs. Elle se dit toutefois très près du conseil municipal et à son écoute. «J'ai dit très clairement au maire que je ne ferais pas de politique municipale, mais que j'en ferais de la provinciale par exemple! Ça, c'est mon rôle à moi.»
Les dossiers de 2010
La députée de Trois-Rivières a déjà du pain sur la planche pour 2010. En plus de compléter les dossiers du CHRTR, elle compte donner son appui au projet d'éco-hôtel de Vire-Vert (ÉCOF).
«C'est un projet qui, présentement, rallie beaucoup d'intervenants du milieu, note Danielle Saint-Amand. Alors c'est sûr que nous serons porteurs de ce dossier-là.»
La députée compte aussi faire sa part dans l'aménagement de l'île Saint-Quentin et le rajeunissement de ses infrastructures de même que dans celui de plusieurs parcs de son comté, entre autres avec des jeux d'eau sans oublier l'amélioration de la piste cyclable.
«On appuiera aussi le projet d'agrandissement du Centre sportif Alphonse-Desjardins», promet Mme Saint-Amand.
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