En déposant une pétition signée par 175 d'entre eux, ils ont demandé l'aide des élus trifluviens dans leurs démarches, notamment pour obtenir une révision de leur évaluation foncière.
«Le plus beau geste que vous pourriez poser, aujourd'hui, c'est d'accepter de collaborer avec nous pour trouver une solution ou pour au moins ne plus avoir à payer les taxes sur nos maisons qui, de toute façon, ne valent plus rien», a demandé Yvon Boivin, porte-parole de la toute nouvelle coalition Proprio Béton, qui regroupe les propriétaires visés.
La salle des assemblées publiques de l'hôtel de ville était d'ailleurs remplie à pleine capacité, hier soir, principalement en raison de la présence de plusieurs propriétaires touchés.
«La problématique qu'on vit, c'est qu'il y a un cancer qui affecte nos fondations. Et nous ne sommes pas responsables personne de ce problème-là», a mentionné M. Boivin en s'adressant aux membres du conseil. Faisant allusion aux catastrophes naturelles qui frappent parfois certaines régions et qui entraînent presque systématiquement la désignation de zone sinistrée, le porte-parole a indiqué que les propriétaires touchés vivent exactement la même chose que les citoyens touchés par un cataclysme.
«Nous, on vit une situation semblable, sauf que c'est caché. On vit un stress et une angoisse considérables. Dans plusieurs cas, on devra aller en recours civil. Imaginez-vous le poids qu'on a sur les épaules», a-t-il ajouté. «Dans ce dossier, on a plein de questions, mais personne ne peut nous rassurer. Nous sommes impuissants devant cette catastrophe», a pour sa part témoigné Lise Blouin, une résidente touchée par la pyrite qui a livré un témoignage empreint d'émotion.
Au nom des 233 propriétaires touchés jusqu'à maintenant, M. Boivin a principalement interpellé le conseil trifluvien pour que la Ville accompagne les citoyens en question dans les démarches à venir, notamment en ce qui a trait à la formation d'un comité multipartite, qui réunirait entre autres l'APCHQ, les propriétaires et la Ville. Ils voulaient aussi vérifier les modalités concernant la révision de leur évaluation.
Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a montré une certaine ouverture face à cette proposition, tout en demeurant prudent quant aux actions que la Ville pourrait poser dans ce dossier. «On va tout faire ce qui est en notre pouvoir pour vous simplifier les choses. Mais il ne faut pas oublier que c'est un litige privé, dans lequel la Ville n'a rien à voir. La Ville n'est pas partie prenante dans ce dossier-là», a précisé le maire.
Celui-ci a par ailleurs promis de glisser un mot du problème à la ministre Julie Boulet, qu'il doit rencontrer ce matin. «On va vérifier s'il y a des programmes spéciaux. Je vais me faire votre porte-parole auprès d'elle demain matin (aujourd'hui)», a-t-il ajouté.
La chef par intérim du service de l'évaluation à la Ville de Trois-Rivières, Sonya Auclair, a quant à elle réitéré les limites du cadre légal dans lequel il est possible, pour les victimes de la pyrite et de la pyrrhotite, de demander une révision d'évaluation. «Il faut un rapport d'ingénieur pour confirmer la présence de pyrite et pour proposer des moyens d'y remédier. On suggère aussi de quantifier les dommages, parce qu'on ne peut pas prendre une décision générale», a indiqué Mme Auclair.
Les propriétaires ont aussi insisté, dans leur pétition, sur le caractère rétroactif d'une éventuelle révision de leur évaluation, à partir du moment où la problématique de la pyrite aura été soulevée par les propriétaires.
Yvon Boivin s'est dit satisfait de l'ouverture dont ont fait preuve les élus hier soir. «On va voir comment ça va aller pour la suite des choses, mais on est très contents de l'écoute qu'on a eue», a-t-il conclu.