Amir Khadir appuie Sébastien Bois

«La désobéissance civile a-t-elle une place en démocratie?» C'est la question posée hier à l'Assemblée nationale par le député de Mercier, Amir Khadir de Québec Solidaire, à propos du geste posé jeudi dernier par le manifestant antinucléaire trifluvien Sébastien Bois qui avait jeté une volée de petits papiers jaunes sur la tête des parlementaires.


«L'exclusion à vie de la Maison du peuple est une trop lourde sanction pour un militant qui a à coeur la chose publique», a plaidé le député.

«J'invite l'Assemblée nationale à reconsidérer cette décision», a-t-il ajouté.



D'un même élan, le député Khadir a «invité Hydro-Québec à revenir sur sa décision et à se tourner vers le futur.»

Pour Amir Khadir, l'action posée jeudi dernier par Sébastien Bois est «un geste de désobéissance civile pacifique. Le militant anti-nucléaire voulait attirer l'attention sur l'inacceptable. Le gouvernement investira des milliards pour rénover une centrale nucléaire qui appartient au passé alors que le Québec pourrait devenir un chef de file dans le déclassement nucléaire», a fait valoir le député.

En parlant de désobéissance civile, Amir Khadir se questionne. «Face à l'inacceptable et en l'absence de dialogue avec les décideurs publiques, les citoyens sont-ils condamnés au silence? C'est là (sic) des questions que nous devons nous poser», estime-t-il.

De son côté, le comité Citoyen(ne)s mauricien(ne)s pour le déclassement du nucléaire a fait parvenir un communiqué aux médias afin de déplorer que son fondateur, Sébastien Bois, ait été expulsé à vie de l'Assemblée nationale.



«Avant tout, nous sommes d'avis que les papiers jaunes ont été lancés pour faire la lumière sur le nucléaire», estime le groupe dans un communiqué de presse adressé aux médias, hier.

Le CMDC ajoute qu'il appuie Sébastien Bois même si ce dernier n'avait pas avisé les membres qu'il allait poser ce geste au Salon bleu à l'occasion du dépôt d'une pétition en faveur du déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2.

Le groupe estime que les carrés jaunes doivent susciter le questionnement suivant.

«Qu'en est-il des dépassements de coûts démesurés déjà annoncés dans ce dossier, de l'absence de solution pour la gestion sécuritaire des déchets nucléaires, des radiations dans l'environnement et la chaîne alimentaire, de la santé des citoyens et des travailleurs ou encore de l'existence d'une zone à risque d'un rayon de 200 km s'établissant de Montréal à Québec et de Sherbrooke à La Tuque?», peut-on lire dans le communiqué.

«S'engager 30 ans de plus, c'est mettre à risque toute notre population, ses activités économiques et la destruction des écosystèmes», plaide le CMDN.

Les carrés jaunes, poursuit le communiqué, ont eu le don de susciter le questionnement.



«Nous avons notre mot à dire. Hydro-Québec est une société d'État. Nous refusons que la décision de reconstruire la centrale nucléaire soit prise par les tenants du lobby nucléaire», ajoute le CMDN.