Quatre ans de pénitencier pour Norman Burns

Coincé lorsque des clients demandaient le remboursement de leurs investissements, Norman Burns appliquait la méthode Ponzi qui consiste à prendre l'argent de certains investisseurs pour payer ceux qui réclament leur dû. Il n'avait ainsi aucun argent à débourser.

Norman Burns, un homme de Grand-Mère qui a détourné à des fins personnelles près de 3 millions $ (4 millions $ si on compte la spoliation) en se faisant passer pour un conseiller en sécurité financière, a été condamné à quatre ans de pénitencier. La juge Guylaine Tremblay s'est ainsi rendue à la sentence suggérée Me David Bouchard, le procureur aux poursuites criminelles et pénales chargé du dossier.


Rappelant les impacts importants sur les 19 victimes, la juge a parlé d'actions préméditées à long terme pour qualifier l'attitude de cet homme de 47 ans. Déjà détenu provisoirement depuis une semaine, Norman Burns devra purger le sixième de sa peine avant de satisfaire aux critères d'une libération conditionnelle, soit huit mois.

La juge Tremblay a expliqué que l'accusé avait été épinglé suite à une enquête menée par la police fédérale (GRC). Il aura fallu une dizaine d'enquêteurs et des experts comptables pour coincer Norman Burns, un homme très impliqué dans la communauté trifluvienne.



La juge n'a pas manqué de souligner qu'il était notamment au nombre des donateurs de la Fondation du CHRTR.

Comme Burns a plaidé coupable aux accusations portées contre lui, la juge Tremblay n'a pas eu accès à l'ensemble de la preuve. Elle a dit toutefois avoir remarqué des trucs bizarres dans les façons de faire de l'accusé. Elle a relevé le fait que celui-ci avait été très évasif sur les motifs de son départ de la compagnie l'Industrielle Alliance là où Burns avait connu de grands succès professionnels et avait établi sa notoriété. «Il se croyait invincible», a-t-elle souligné.

Les victimes qui croyaient que Norman Burns faisait fructifier leurs investissements en achetant des actions boursières ont en fait été trompées car l'argent servait plutôt, du temps qu'il travaillait pour l'Industrielle Alliance, à acheter des produits d'assurance. Devenu un des meilleurs vendeurs de la compagnie, il obtenait en retour des bonis fort intéressants. Norman Burns tirait ainsi des revenus annuels évalués à 150 000 $. Lorsqu'il a perdu son emploi, l'accusé s'est lancé à son compte et plusieurs clients l'ont suivi.

Les victimes ont perdu entre 10 000 $ et 1 million $. Me David Bouchard a indiqué qu'il était illusoire de penser au remboursement des victimes. La juge Tremblay en est venue à la même conclusion. Me Robert Leclerc qui représentait les intérêts de l'accusé dans cette affaire a précisé que son client souhaiterait bien rembourser tous ceux qui lui ont fait confiance mais, a-t-il indiqué, il n'a plus rien.



En rendant sa sentence, la juge Tremblay a dit avoir tenu compte que Burns avait plaidé coupable rapidement aux crimes reprochés. La peine maximale est de quatorze ans de prison. Elle a cependant pris soin de déclarer que l'accusé ne s'était pas dénoncé et qu'il avait plutôt attendu d'être arrêté.

Par ailleurs, Norman Burns a réglé un dossier de conduite avec les facultés affaiblies par l'alcool. Le 27 septembre dernier, à Saint-Narcisse, il a attiré l'attention de patrouilleurs de la SQ. Comme il n'avait qu'un seul phare en état de marche, il a été intercepté. Son taux d'alcool était de 108 milligrammes par cent millilitres de sang. La juge Tremblay l'a condamné à 5 jours de prison consécutifs à l'autre sentence.

Fait à noter, alors que plusieurs victimes étaient présentes lors des représentations sur sentence la semaine dernière, il ne s'en trouvait aucune hier.