En effet, le 30 octobre dernier au palais de justice de Sorel, M. O'Bomsawin a reconnu avoir fait la vente au détail de tabac en bas des charges fiscales en vigueur, une accusation qui avait été portée par Revenu Québec. Le juge a condamné le chef de bande à payer une amende de 9000 $ dans un délai de trente jours.
Selon ce qu'a appris Le Nouvelliste, les faits reprochés se seraient déroulés il y a un peu plus d'un an et n'ont pas été commis dans le cadre des fonctions politiques du chef de bande. Cependant, certains membres de la communauté se disent choqués de la manière dont le conseil de bande a traité le dossier.
«Il y a de la frustration dans la communauté, parce que les élus n'ont rien fait pour rassurer la population. On aurait apprécié qu'on tienne une réunion pour informer les gens. Mais là, nous l'avons appris par les médias et c'en est resté là», déplore Réjean O'Bomsawin, qui affirme avoir été mandaté par plusieurs citoyens pour dénoncer cette situation.
Notons que Réjean O'Bomsawin se présente à titre de conseiller à l'élection qui se tiendra samedi. Par ailleurs, depuis quelques jours, plusieurs citoyens qui ont préféré garder l'anonymat sont aussi entrés en contact avec Le Nouvelliste pour manifester leur mécontentement.
Réjean O'Bomsawin s'inquiète de l'image que cela projette dans la population. «Surtout sur une réserve indienne, nous sommes toujours dans la ligne de tir de la voie publique, et la question de la contrebande de cigarette en est une délicate. Le rôle des élus est de bien nous représenter, et ça vaut aussi pour l'image que nous projetons à l'extérieur de la communauté», a-t-il ajouté en entrevue téléphonique, hier soir.
Toutefois, selon la loi en vigueur, Richard O'Bomsawin ne peut être empêché de briguer de nouveau le poste de chef de bande. En effet, dans le cas présent, il s'agit d'une accusation relative à la loi pénale, pour laquelle l'individu n'aura pas de casier judiciaire.
«Rien n'empêche Richard O'Bomsawin de se représenter aux élections puisqu'il s'agit d'une infraction. Il appartient maintenant aux électeurs de lui accorder leur confiance ou non», a résumé Geneviève Guibert, porte-parole au ministère des Affaires indiennes à Ottawa.
Le Nouvelliste a placé une demande d'entrevue auprès du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki pour s'entretenir avec Richard O'Bomsawin, mais ce dernier n'avait toujours pas donné suite à notre demande au moment de mettre sous presse.
Pour sa part, Réjean O'Bomsawin s'est dit prêt à travailler avec Richard O'Bomsawin si les deux hommes devaient être élus samedi soir. «C'est la démocratie qui l'aura décidé. Mais je souhaite qu'on mise sur une plus grande consultation publique et surtout, qu'on travaille pour maintenir la confiance du peuple québécois envers les Abénakis», ajoute-t-il.
Élections
Les bureaux électoraux seront ouverts samedi de 9 h à 20 h au centre communautaire d'Odanak. Les électeurs auront à choisir entre Richard O'Bomsawin, Anita Sioui et Guy Trudeau Wawanolett pour occuper la fonction de chef de bande pour les deux prochaines années.
Quant aux quatre postes de conseillers qui sont en élections, treize personnes sont actuellement sur les rangs, soit Gary Benedict, Lis Bibeau R. O'Bomsawin, Richard Côté-O'Bomsawin, Martin Gill, Alain O'Bomsawin, Claire O'Bomsawin, Nicole O'Bomsawin, Réjean O'Bomsawin, Claude Jr. Paradis, Pauline Pelletier O'Bonsawin, Clément Sadoques, Jacques Thériault Watso et Steven William Benedict.