Un projet pour lutter contre le suicide

Sur la photo, on voit Hélène Roy, directrice générale du Centre de prévention suicide Les Deux Rives, et Bruno Marchand, directeur général de l'Association québécoise de prévention du suicide.

«Le suicide est entré dans nos maisons et nous l'avons laissé faire. Il est maintenant temps de lever notre main et d'ajouter notre voix à ceux qui disent non au suicide!»


C'est en ces termes que Bruno Marchand, directeur général de l'Association québécoise de prévention du suicide, a invité hier la population du Québec et tout particulièrement de la Mauricie à se mobiliser contre ce fléau qui tue encore beaucoup de personnes. «Nous avons perdu trop de gens; nous avons déjà suffisamment souffert. Il est temps que ça cesse et c'est possible», a-t-il ajouté.

Le projet Ajouter ma voix a été lancé par l'Association québécoise de prévention du suicide en partenariat avec la Fondation André Dédé Fortin, Revivre et la Fondation des maladies mentales.



Il consiste à inviter la population à se rassembler et à s'engager dans la prévention du suicide. Le premier geste est simple: signer une déclaration affirmant que le suicide n'est pas une fatalité. Pour ce faire, il suffit de se rendre sur le site ajoutermavoix.com.

«Le suicide est malheureusement devenu trop banalisé. Il est même considéré comme une solution possible à la souffrance, d'où l'importance de poser un geste et de lever sa main pour que ça cesse», a ajouté M. Marchand.

Un simple geste qui peut donner des résultats concrets. Une expérience similaire a d'ailleurs été menée au Cégep de Sainte-Foy de 2001 à 2008. «Généralement, il y avait une à deux personnes par année qui se suicidaient. Or, au terme du projet, il n'y a eu que deux suicides en sept ans», a mentionné M. Marchand.

Le projet vise aussi à encourager les citoyens à s'impliquer par le biais d'initiatives individuelles ou collectives. On demande donc aux gens d'organiser une action dans leur région comme de poser une affiche de sensibilisation dans leur milieu de travail, s'informer sur la prévention du suicide, en discuter avec des amis, faire un don ou coordonner une activité de collecte de fonds.



Au Québec, on sait que le suicide tue plus de gens que les accidents de la route, les noyades et la grippe réunis. En Mauricie, on a dénombré 85 suicides en 2007, soit une dizaine de personnes de moins que l'année précédente.

Les efforts collectifs menés ces dernières années ont certes porté fruit mais encore aujourd'hui, trois personnes s'ajouteront aux 12 988 Québécois qui se sont suicidés au cours des dix dernières années. Qui plus est, il ne faut pas oublier que le suicide d'un homme ou d'une femme touche dix personnes de son entourage.

Hélène Roy, directrice générale du Centre de prévention suicide Les Deux rives, a rappelé hier que le suicide n'est pas un problème individuel mais collectif. «La solution se trouve dans la sensibilisation et dans l'engagement citoyen du plus grand nombre de personnes possible», a-t-elle mentionné.

Notons que les centres de prévention suicide du Centre-de-la-Mauricie / Mékinac et du Haut Saint-Maurice font également partie des partenaires de ce projet dans la région.

Si vous avez besoin d'aide ou vous êtes inquiets pour l'un de vos proches, des ressources sont à votre disposition 24 h sur 24, 7 jours sur 7 dans la région. Le numéro à retenir est le 1-866-APPELLE.