Les avocats des parties impliquées ont convenu d'une entente qui devrait être ratifiée dans les prochains jours. Les détails de ce règlement ne seront pas dévoilés.
Fortement critiquée sur la place publique par les parents d'un élève qui avait dû être isolé dans une aire de retrait, l'enseignante qui est toujours à l'emploi de la Commission scolaire de l'Énergie avait répliqué en dénonçant le traitement journalistique sensationnaliste dont elle avait fait l'objet. Les poursuites totalisaient 580 000 $.
Dans une première poursuite de 80 000 $ déposée en mai 2007 contre la Corporation Sun Média, l'ancien Journal de Trois-Rivières, le Journal de Québec et certains de leurs journalistes, Mme Gagnon s'était dite profondément humiliée, troublée et déstabilisée par la façon dont son travail avait été décrit et analysé.
L'enseignante jugeait avoir été victime de plusieurs affirmations fausses et diffamatoires. Elle réclamait un montant de 60 000 $ pour dommages moraux et une somme de 20 000 $ pour dommages exemplaires.
En aménageant dans sa classe une aire ouverte à l'aide d'un paravent de treillis, Mme Gagnon s'est toujours défendue en assurant avoir agi de façon à favoriser le meilleur intérêt de l'élève. Appuyée par la direction de l'école primaire Saint-Paul fréquentée à l'époque par le garçon et la direction générale de la Commission scolaire de l'Énergie, la jeune femme maintenait avoir mis sur pied une intervention pédagogique adaptée aux besoins spécifiques de l'enfant qui était alors présenté comme un élève éprouvant d'importantes difficultés d'apprentissage, de concentration et de comportement.
Dans sa poursuite, l'enseignante dénonçait l'absence de rigueur des médias précités et de ses journalistes affectés à cette histoire. Elle soulignait qu'en aucun temps ces derniers avaient tenté de communiquer avec elle ou les personnes qui auraient pu leur donner une version différente de celle des parents de l'écolier.
Pour toutes ces raisons, Mme Gagnon a déclaré avoir subi une lourde atteinte à sa dignité, à sa réputation personnelle et professionnelle ainsi que d'importants dommages à sa santé psychologique.
Par ailleurs, dans sa mise en demeure transmise aux publications, l'enseignante avait réclamé une rétractation complète «et sans équivoque» à l'intérieur de ces deux journaux. Or, le Journal de Trois-Rivières et le Journal de Québec avaient décidé de ne publier qu'une partie de la lettre. Cette réponse avait été jugée insatisfaisante par le président du Syndicat de l'enseignement de la Mauricie, Rosaire Morin, qui depuis le début de cette histoire soutient Ariane Gagnon dans ses démarches.
Deuxième poursuite
Au début du mois de février 2008, l'enseignante a de nouveau répliqué avec une deuxième poursuite également déposée en Cour supérieure. Cette fois, elle dénonçait l'information «sensationnaliste, unilatérale et bâclée» qui avait été diffusée sur les ondes de l'ancien réseau TQS et celui du Groupe TVA. Ariane Gagnon réclamait à titre de dommages moraux et exemplaires des montants totalisant 450 000 $. Les animateurs Jean-Luc Mongrain et François Paradis étaient notamment visés par cette requête.
L'enseignante s'estimait aussi en droit de réclamer la somme de 50 000 $ à des personnes qui avaient été invitées à commenter sur les ondes la nouvelle rapportant l'aménagement d'un espace de retrait à l'arrière de la classe. Parmi elles: l'ex-juge André Ruffo.
Dans sa poursuite, l'enseignante avait une fois de plus relevé plusieurs affirmations diffamatoires, de même que des propos jugés incendiaires et tendancieux. Elle maintenait avoir subi l'opprobre de la population du Québec par l'entremise de forums de discussion, courriels, appels téléphoniques et menaces laissées sur la boîte vocale de la direction de l'école primaire du secteur Shawinigan-Sud où elle enseignait au moment des événements.
Elle déclarait enfin que ces événements fortement médiatisés et très controversés lui avaient occasionné stress, crainte et anxiété.