«Quand j'étais président de l'ADQ, tout ce que je savais, c'est qu'on était 1,2 million $ dans le trou et à toutes les fois que je présidais un conseil d'administration, je m'informais de l'état des finances. Toutes les finances étaient contrôlées par la direction générale qui était Sébastien Proulx. Tout était contrôlé par le chef et la direction générale. Je n'ai même jamais eu un chèque de l'ADQ.»
(N.D.L.R.: Sébastien Proulx a été directeur général de l'ADQ en 2004 et 2005. En 2003 et 2004, il était responsable des affaires politiques et juridiques de l'ADQ à Montréal).
Yvon Picotte ajoute que lorsque Gilles Taillon fait des déclarations de la sorte, il est sans doute inspiré par la députée Sylvie Roy. «Il aurait mieux fait de dire tout de suite ce que c'est.»
L'ex-ministre libéral note par ailleurs que Mario Dumont l'avait principalement chargé de l'organisation des comtés.
«À l'époque, l'état des finances était tel que je disais aux gens qu'ils devaient faire des efforts de financement. Je pense qu'au moment où j'ai quitté, et je dis cela sous toute réserve, on était rendus en bas d'un million $ de dette. Le directeur général nous disait à chaque fois qu'il était illusoire de penser retourner à la banque tant que notre dette ne serait pas de moins d'un million $. S'il y a eu de la malversation... je me demande bien qui s'est essayé à voler un déficit, tant il n'y avait pas grand-chose», ironise-t-il.
Yvon Picotte insiste: il n'a jamais fait de financement, seulement de l'organisation de comtés.
«Je n'ai même jamais réclamé une dépense de voyage à l'ADQ et je payais mes dépenses de congrès comme tout le monde. Tout était sous l'égide du chef, Mario Dumont avec la collaboration de Sébastien Proulx et je serais fort surpris qu'il y ait eu des anomalies. Je pense que c'est une réaction de frustré. Je serais étonné et frustré moi-même qu'il puisse prouver qu'il y a eu de la malversation parce que c'est des gars comme moi qui mettaient la main dans leur poche pour organiser les comtés.»
Un parti mort d'isolement
Selon Yvon Picotte l'Action démocratique du Québec se meurt de s'être isolée et d'avoir refusé les coups de main qui lui ont été offerts par des gens d'expérience.
«J'ai compris que les gens autour du chef avaient peur que des gars comme moi et d'autres que j'avais recrutés prennent trop de place. On est restés chez nous et quelques mois après l'élection où l'ADQ a assumé l'opposition officielle, on a arrêté d'être actifs.»
Yvon Picotte soutient avoir prédit à Sébastien Proulx et Éric Dorion que le parti redescendrait aussi bas que dans ses pires moments s'il ne changeait pas et qu'il serait relégué aux oubliettes.
«Aux dernières élections, ils ont même tenté de me faire rembarquer, mais j'ai refusé. Je me suis dit que ce parti ne survivrait pas à Mario Dumont parce que le chef était entouré de gens qui lui disaient seulement ce qu'il voulait entendre», a-t-il conclu.
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