Il s'agit du dernier épisode d'une fin de campagne électorale complètement folle. En effet, l'idée d'un ralliement entre Yves Duhaime et Claude Villemure a fait beaucoup de chemin autour d'une table au restaurant Le Camélia jeudi soir, au point où les scrutateurs sont passés bien près de devoir biffer un autre nom sur les bulletins de vote.
Or, pendant que les deux hommes discutaient de stratégie, Lise Landry confirmait son appui à Michel Angers pendant le match des Cataractes contre les Huskies, au Centre Bionest.
«Je ne voulais pas m'embarquer dans la campagne, mais en ce moment, je pense que la majorité des gens ont pris leur décision», explique-t-elle. «Je n'ai donc aucune gêne à dire que j'appuie Michel Angers.»
«Il fait une très belle campagne, en avançant ses idées», ajoute-t-elle. «C'est le genre de campagne que je faisais, sans jamais dénigrer les autres pour me remonter. Les gens n'aiment pas la chicane.»
En fait, il était prévu que l'équipe de M. Angers organise un autre important rassemblement populaire cette semaine, au cours duquel Mme Landry devait monter sur la scène pour appuyer officiellement ce candidat. Cette activité a finalement été annulée.
Le ralliement avorté
La lutte électorale à la mairie aurait pu prendre une tout autre tournure si l'alliance entre Yves Duhaime et Claude Villemure s'était matérialisée. Selon le scénario prévu, le chef du Ralliement municipal se serait effacé au profit de l'ex-ministre péquiste pour bloquer le chemin à Michel Angers.
Le sondage de cette semaine a semé une véritable commotion dans ces deux équipes, mais aussi dans une partie de la communauté des affaires qui veut absolument intercepter l'ascension du président régional du Conseil central de la CSN.
Jeudi soir, les deux aspirants ont discuté pendant trois heures au Camélia. Ils ont convenu d'une entente, qui incluait même une position commune dans le délicat dossier de l'approvisionnement en eau potable.
M. Duhaime a quitté le restaurant parfaitement convaincu que seul Michel Angers se dresserait dorénavant devant lui pour le vote de demain. Mais quand Claude Villemure a réuni ses candidats en fin de soirée jeudi, ces derniers ont bloqué le projet. L'union tombait donc à l'eau.
Hier après-midi, le chef du Ralliement municipal s'est bien défendu d'avoir confirmé une entente à quiconque, qualifiant la manoeuvre de «vieux truc des années 70.»
Dans l'esprit de M. Duhaime, il ne faisait aucun doute que M. Villemure s'était présenté à lui avec un mandat clair et qu'il saurait convaincre son équipe de la nécessité d'une union si les deux hommes réussissaient à s'entendre. Voilà pourquoi il a très mal pris cette rebuffade.•