La Ville confirme d'ailleurs avoir été mise au courant que des enquêteurs de l'escouade des crimes économiques de la SQ travaillaient présentement à éclaircir toute cette histoire.
«Nous sommes au courant et nous allons laisser la SQ faire son travail. Nous savions qu'il y avait eu des plaintes suite à ça», mentionne le directeur des communications, François Roy.
Rappelons que cette saga a pris naissance au cours des audiences devant la Commission des relations du travail concernant le congédiement de l'ex-greffière de la cour municipale de Trois-Rivières, Louise Panneton.
Afin de prouver qu'elle a été victime d'un congédiement injustifié, Me Panneton a affirmé devant la Commission que c'est son refus d'annuler des constats d'infraction qui lui avait coûté son emploi. Selon ses dires, ces demandes provenaient soit d'élus, soit de dirigeants municipaux.
La confirmation que la SQ a ouvert une enquête s'ajoute à la demande d'enquête adressée au ministre de la Sécurité publique par la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec (FPPMQ) concernant les agissements de la Sécurité publique de Trois-Rivières dans ce dossier.
La FPPMQ fonde sa demande sur certains éléments du témoignage du greffier de la Ville, Me Gilles Poulin, lors des audiences concernant le dossier de Louise Panneton.
Me Poulin avait indiqué qu'il s'était adressé au directeur de la Sécurité publique, Francis Gobeil, en 2007 dans les dossiers de demandes d'annulation de constats d'infraction.
Il avait demandé conseil à M. Gobeil qui, selon le témoignage de Me Poulin, aurait répondu: «Tu as un tsunami entre les mains. Qu'est-ce que tu vas faire avec ça?».
Le maire sortant de Trois-Rivières, Yves Lévesque, confie quant à lui qu'il était au courant depuis le mois d'août que le corps de police avait ouvert une enquête.
Il déclare qu'il n'a absolument rien à se reprocher et ajoute qu'il est heureux qu'une enquête ait été ouverte.
«Je suis bien content qu'ils le fassent. Comme on entend toutes sortes de choses, ça va éclaircir le dossier une fois pour toutes. Je l'ai toujours dit, le système est là pour ça», lance-t-il.
Ce dernier répète que les élus et les dirigeants municipaux n'ont pas le pouvoir de faire annuler des constats d'infraction.
De son côté, l'adversaire du maire sortant dans la présente campagne électorale, André Carle, soutient qu'il est essentiel que la lumière soit faite sur cette histoire.
«Il doit y avoir un maximum de transparence et d'enquête dans ça afin de connaître le fond de l'histoire. On veut tout savoir. C'est ça qui est le débat des élections actuellement. Les gens veulent savoir», indique-t-il.