Le pire des fantômes se déguise en H1N1

Ghislaine Noël, infirmière, et Béatrice Héon Fréchette, directrice de la Coopérative santé, déconseillent aux enfants de passer l'Halloween.

Infirmière, Ghislaine Noël ne croit pas que les enfants devraient aller de maison en maison, samedi prochain, jour de l'Halloween. Pour elle, il ne fait aucun doute que le pire des fantômes à craindre est invisible et il se cache sous la grippe A (H1N1).


«On ne sait pas si les personnes peuvent être porteuses du virus ou non», souligne-t-elle en parlant de toutes ces personnes qui vont ouvrir leurs portes afin d'offrir des friandises aux enfants.

Or, rappelle Mme Noël, ces bonbons sont la plupart du temps manipulés sur une table ou un comptoir avant d'être déposés dans les sacs des tout-petits, quand ils ne sont pas carrément remis dans leurs mains tendues.

«On sait très bien que le virus est vivant sur les surfaces au moins 48 heures. Sur les mains, c'est cinq minutes, mais les jeunes ne vont pas se les nettoyer après chaque porte», suppose l'infirmière dont l'inquiétude est partagée par des collègues infirmières, infirmières auxiliaires et préposées de l'Interville, une coopérative de solidarité en soins et services à domicile dont Mme Noël est une membre fondatrice.

Plus que jamais, elle craint que la traditionnelle tournée de l'Halloween expose les preux chevaliers et les gentilles princesses à une véritable contamination.

La distribution tant attendue entraîne une multiplication de contacts physiques.

Parlant des adultes qui accueillent les enfants, Mme Noël fait remarquer qu'ils ont souvent le réflexe de se mettre à la même hauteur des plus petits.

En tout cas, une chose est sûre, ce samedi, la petite-fille de Mme Noël, une fillette âgée de 8 ans, ne mettra pas les pieds dans les vestibules des résidences de son quartier.

Sa grand-mère et sa maman, qui complète actuellement une formation à titre d'auxiliaire familiale, ont plutôt décidé d'organiser une petite fête de famille avec déguisement et course aux bonbons à la maison.

Mme Noël invite d'ailleurs les autres familles à imiter cette initiative.

«On pourrait faire différent cette année», suggère-t-elle aux parents qui souhaitent diminuer les risques de contracter la grippe A (H1N1).

«On pourrait sauter une année», propose-t-elle avant de mentionner que son message n'a surtout pas pour objectif d'affoler les gens.

Consciente que son point de vue ne fera pas l'unanimité, tant chez les enfants qu'auprès de nombreux parents, l'infirmière convient que «le monde ne peut pas s'empêcher de vivre» en invitant néanmoins les gens à se responsabiliser.

«Ne le prenons pas à la légère», martèle la dame en parlant du fameux virus.

Persuadée que la fête de l'Halloween constitue présentement une nouvelle occasion de propager la grippe A (H1N1), elle annonce que le soir du 31 octobre, elle protégera «ces petits monstres chéris» en fermant sa porte et ses lumières pour célébrer autrement avec sa petite-fille qui, assure Mme Noël, est très heureuse du programme qui lui a été proposé.