Au terme d'un procès, le juge Jacques Lacoursière a conclu que la poursuite n'avait pu faire la preuve hors de tout doute de l'implication de la jeune femme dans les gestes reprochés.
En cela, il faisait siens les arguments de l'avocate de l'éducatrice, Me Maryse Brouillette, qui avait soutenu que les gestes auraient pu être commis par n'importe laquelle des éducatrices.
L'événement qui a conduit à la mise en accusation de Chantal Geneau s'est produit le 8 novembre 2007 alors qu'un bambin de 2 ans a subi une subluxation d'un coude.
On a alors pointé du doigt Mme Geneau en prétendant qu'elle avait serré fort le bras de l'enfant et s'était montrée sévère avec lui. L'enquête a finalement débouché sur des accusations criminelles à la suite de verbalisations faites par des enfants.
Or, lors du procès, le juge Lacoursière a rejeté ces verbalisations, la poursuite ne pouvant faire entendre les enfants en raison de leur jeune âge.
Dès lors, le procureur aux poursuites criminelles et pénales chargé du dossier, Me Benoît Larouche, voyait sa preuve largement amputée.
Il avait cependant demandé au juge de bien analyser le dossier pour conclure que Chantal Geneau pouvait avoir commis les gestes reprochés.
Me Brouillette avait plaidé tout le contraire en expliquant qu'on s'était acharné indûment sur sa cliente.
En prononçant son verdict d'acquittement, le juge a dit que plusieurs hypothèses étaient possibles et que la version fournie par Mme Geneau était plausible, à savoir que l'enfant s'était probablement blessé lors d'une chute plus tôt dans la matinée le 8 novembre 2007.
À la sortie de la salle d'audience, la jeune femme était tout sourire.
«C'est un grand soulagement» a-t-elle déclaré en ajoutant que justice avait été rendue. L'impact des accusations a été lourd pour cette femme qui a dû quitter son travail d'éducatrice.
Elle oeuvre maintenant dans un domaine tout à fait différent, mais elle n'a pas souhaité donner plus de détails. Son avocate, Me Brouillette, a souligné que les preuves circonstancielles n'ont jamais soutenu les accusations portées contre sa cliente.
«Sa version était tout aussi crédible que celle d'autres témoins», a mentionné l'avocate.