C'est l'un des messages qu'a tenu à passer le directeur de la Sécurité publique de Trois-Rivières, Francis Gobeil, alors qu'il prononçait une conférence devant le Club Richelieu, hier midi à Trois-Rivières.
Durant sa présentation, M. Gobeil a d'abord tenu à tracer la différence entre une gang de rue et une «gang dans la rue», qui regroupe des jeunes portés à commettre des méfaits, mais qui n'ont pas l'ampleur d'un groupe criminel organisé et dont les crimes demeurent tout de même mineurs, comme des méfaits publics et des graffitis.
Des vraies gangs de rue, il en existe une vingtaine au Québec, que l'on retrace surtout à Montréal, Longueuil, Laval, Sherbrooke et Québec. Leurs activités criminelles regroupent surtout les vols qualifiés, la prostitution, le trafic de stupéfiants, le blanchiment d'argent et le service d'escortes, fait remarquer Francis Gobeil.
Mais l'absence de groupe criminellement organisé de type «gang de rue» à Trois-Rivières n'empêche pas la Sécurité publique de Trois-Rivières de porter une attention particulière à toute forme de développement de ce genre de cellule, ou encore de faire de la prévention.
D'ailleurs, à ce jour, le SPTR a répertorié deux événements qualifiés d'«incursions», qui constituent des événements isolés et qui, en bout de ligne, ne représentaient pas une menace d'émergence d'un groupe organisé.
«C'est un problème qui nous interpelle beaucoup et nous nous donnons les moyens d'assurer une vigie constante pour prévenir le phénomène», souligne M. Gobeil.
Parmi ces mesures, on compte l'embauche d'une criminologue au cours des derniers mois, en charge de maintenir à jour les renseignements sur le développement de nouvelles cellules et les activités des gangs un peu partout au Québec.
Le SPTR a également créé un poste d'enquêteur en milieu scolaire pour assurer une présence active à l'intérieur des écoles. «C'est là que les jeunes se développent. C'est aussi là qu'on assiste à l'émergence des gangs, que l'on peut retrouver de la consommation de stupéfiants, de l'intimidation, de la violence», fait remarquer le directeur du SPTR.
L'enquêteur en milieu scolaire est donc chargé, en plus de veiller aux activités de prévention, de traiter les dossiers de fugue et de violence en milieu scolaire. Dans les six premiers mois de son entrée en fonction, l'enquêteur a eu à traiter 52 dossiers de cette nature.
Francis Gobeil a également reconnu la présence à Trois-Rivières de signes ayant une signification de délimitation de territoire employés par les gangs de rue.
On pense notamment à une paire de chaussures accrochée à un fil électrique, que certaines personnes ont pu remarquer à un endroit ou un autre de la ville.
Le chef de la police signale pourtant qu'il s'agit là de signes d'intimidation, beaucoup plus que de véritables démarcations de territoire.
«C'est la duplication d'un modèle. Ceux qui font ça pensent pouvoir intimider les gens autour, mais il ne s'agit pas de gangs de rue», assure-t-il.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/6ASWTRKPJBGE7KP5EDULLEFHJU.jpg)