Michel Gariépy brille par son absence

C'est avec avec un sentiment de frustration et de colère que certains investisseurs présumément floués par Michel Gariépy, un homme de 52 ans à qui ils vouaient jadis une belle confiance, sont repartis du palais de justice de Trois-Rivières hier.


C'est que Gariépy s'est servi d'une disposition de la loi pour mandater son procureur, Me René Duval, de le représenter dès l'étape de la comparution. L'homme brillait par conséquence par son absence. Les quelques personnes qui l'attendaient auraient bien souhaité le défier de leur regard mais ce sera pour une prochaine fois. Le dossier a été reporté au 28 octobre.

Michel Gariépy, qui occupe aujourd'hui un travail à Postes Canada de Drummondville, a été accusé de fraudes pouvant atteindre un million de dollars dans le cadre d'une faillite de 2,18 millions $ que l'enquête de police, menée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), a révélé en 2007.



À ce jour, plus de 70 personnes seraient touchées par cette faillite qualifiée de frauduleuse. Un homme de Shawinigan-Sud aurait été floué d'une somme de 345 000 $ et un couple de Shawinigan de 221 000 $.

Reconnu comme un homme affable et ami de tout le monde, Michel Gariépy aurait profité de cette confiance d'amis et de clients pour qui il rédigeait des rapports d'impôt pour leur faire investir de l'argent dans une banque suisse.

Selon certains investisseurs, Gariépy leur promettait des profits d'intérêts pouvant aller jusqu'à 50 %.

«On ne pouvait même pas se douter que c'était une arnaque», a raconté hier un homme qui a confié quelques dizaines de milliers de dollars à Gariépy.



«Je le connaissais depuis 20 ans», a ajouté cet homme qui a préféré garder l'anonymat.

«Il n'est pas dit que je n'irai pas lui demander des comptes à son bureau de Drummondville», a-t-il ajouté en disant croire que Postes Canada verra à poser les gestes qu'il faut avec cet homme.

Michel Gariépy a déjà eu pignon sur rue à Grand-Mère, puis à Cap-de-la-Madeleine. Mais les affaires ont périclité au point où il a dû déclarer faillite. Au séquestre officiel du syndic, Michel Gariépy a déclaré qu'il n'avait jamais ouvert de comptes en Suisse et qu'il avait cherché des solutions miracles pendant un bon moment.

«J'ai appris par Le Nouvelliste qu'il avait fait faillite», a mentionné un investisseur qui reproche au prévenu de lui avoir menti il y a encore quelques semaines.

Me René Duval, le procureur de Gariépy, n'a pas voulu dire quelle défense il allait conseiller à son client.

«La preuve, sur support numérique, est volumineuse et je dois prendre le temps qu'il faut pour analyser l'ensemble des documents», a-t-il déclaré au juge Jacques Lacoursière.



De fait, les éléments de preuve continuent de s'accumuler sur le bureau du procureur aux poursuites criminelles et pénales chargé du dossier, Me Maxime Chevalier.

La date du 28 octobre a été retenue pour la forme, le temps pour les procureurs de faire le point sur le dossier. La date de l'enquête préliminaire pourrait y être annoncée.