Paul-André Bellefeuille mis en demeure

Une vingtaine de parents ont assisté à la rencontre d'urgence convoquée hier pour faire le point sur la situation.

Paul-André Bellefeuille n'est plus le bienvenu chez les Petits chanteurs de Trois-Rivières. À un point tel que l'ancien directeur musical, inscrit au registre national des délinquants sexuels pour une agression commise en 2003, a été mis en demeure en réponse à la controverse suscitée par sa présence au camp d'été de l'organisation.


C'est notamment ce qui est ressorti de la rencontre d'urgence convoquée par le conseil d'administration de l'organisme trifluvien, en soirée hier, et à laquelle une vingtaine de parents ont assisté pour obtenir des explications.

Les discussions ont été soutenues pendant plus de deux heures. Tous souhaitaient comprendre les raisons pour lesquelles Bellefeuille, qui fut condamné en 2007 à six mois de prison dans la collectivité pour ses gestes de nature sexuelle posés sur une adolescente, s'est retrouvé en plein coeur de ce camp réunissant une soixantaine d'enfants.



«La confiance est ébranlée, surtout au niveau des camps. Les parents se questionnent. Et nous on va réagir, on ne peut pas laisser les choses aller comme ça. On va resserrer les procédures», prévient le président de la Corporation des Petits chanteurs, Dominique Gonthier, confiant au passage être lui-même passablement secoué par cette étonnante histoire.

La première initiative concrète prise par l'organisation a été de lancer cette démarche légale empêchant Bellefeuille de se retrouver à nouveau dans l'entourage des Petits chanteurs.

«On ne veut plus qu'il soit présent à une activité, de près ou de loin (...) Si jamais il se présente, il y aura des recours contre lui», met en garde M. Gonthier.

Les circonstances se précisent



Par ailleurs, les circonstances entourant l'implication de Paul-André Bellefeuille se sont précisées hier soir. Bien des questions demeuraient en suspens, depuis la révélation en nos pages hier de cette délicate situation dénoncée par plusieurs parents.

De fait, les principaux responsables des Petits chanteurs avaient promis de démêler l'affaire et ils ont ouvert la rencontre en établissant la trame des faits.

Il semble donc que l'ex-directeur n'ait jamais été en contact seul avec des enfants. En revanche, Bellefeuille aurait dormi sur place deux soirs consécutifs, au cours de ce périple d'une semaine. Il aurait également agi en soutien aux moniteurs pendant la même période.

On dit par contre qu'il n'a jamais été invité à prendre part aux activités organisées à Saint-Martyr-des-Canadiens dans les Bois-Francs.

«Il était à une fête de famille dans la région. Il est venu de son propre gré et il a décidé de se présenter au camp, rapporte Dominique Gonthier. La première erreur, c'est Paul-André Bellefeuille qui l'a commise. C'est une grave erreur de jugement et il n'avait pas d'affaire là.»

La seconde faute revient toutefois aux reponsables du camp, tous des bénévoles. Ceux-ci sont en grande partie des proches de Bellefeuille, du temps où il dirigeait l'école des Petits chanteurs.



L'un d'entre eux aurait d'ailleurs fait connaître son mécontement à l'idée de tolérer cette présence, mais la majorité des voix et l'amitié l'ont emporté, dit-on.

«Pour eux il n'y avait pas de problème de sécurité. Pour eux, ils étaient en contrôle de la situation. Mais il y a une faute qui a été commise», concède Dominique Gonthier.

En ce sens, une analyse plus en profondeur des événements devra être effectuée. Des mesures disciplinaires pourraient aussi être prises.

«Ce qu'on a dit aux parents c'est qu'il faut se pencher sur cette situation et évaluer. Ça pourrait aller jusque là, mais ce serait vraiment triste», conclut le président du conseil d'administration.