Opération Escargot: 800 motocyclistes à Trois-Rivières

Plusieurs centaines de motocyclistes sont venus à Trois-Rivières, samedi, pour manifester contre les hausses de tarifs décrétées par Québec.

Après plus d'un mois de relâche, les motocyclistes ont repris la route, cette fin de semaine, dans le cadre de l'opération Escargot.


Cette fois, 800 d'entre eux sont venus à Trois-Rivières pour y dénoncer les hausses de tarifs et livrer une attaque en règle contre la ministre des Transports, Julie Boulet.

«C'était le temps de repartir le mouvement. À la suite des rencontres que nous avons eues avec la ministre ou la SAAQ, ça ne débloque pas», lance Éric Lessard, instigateur de la dizaine de manifestations tenues depuis avril au Québec.



«Le gouvernement continue à nous encarcaner dans des stéréotypes qui persistent et ça ne fait pas de sens. Ce qu'on est en train de faire, c'est briser ça», dit-il ensuite.

Pour faire valoir leurs doléances, les motocyclistes ont emprunté les voies rapides que sont les autoroutes 40 et 55, à la plus basse vitesse permise par la loi. L'objectif? Ralentir la circulation et marteler le même message.

Suivie des motards de la Sûreté du Québec, la filée de véhicules sur deux roues a convergé vers le centre les Rivières, où un court rassemblement était prévu.

Du coup, il s'agissait de la reprise de cette bataille lancée en réponse aux hausses variant entre 100 % et 340 % des droits d'immatriculation, selon le principe de la catégorisation des véhicules.



Le niveau de pression ayant augmenté au printemps, les leaders du groupe avaient eu droit à une rencontre avec la ministre Boulet et le président de la Société de l'Assurance automobile du Québec, John Arbour. Ce fut toutefois en vain.

«Il y a eu beaucoup de promesses, mais juste du vent. C'est digne des libéraux finalement», peste Éric Lessard.

Le groupe de pression répète qu'il souhaite un moratoire immédiat, valide pour l'année 2010, ce qui permettrait à tous les intervenants de négocier.

Pour y arriver, les motocyclistes exigent un amendement à la loi, ce que n'envisagerait pas le gouvernement Charest.

«Il semble qu'on veuille nous le refuser, concède Éric Lessard. Mais on note très bien que quand c'est le temps de voter des amendements pour que les amis puissent continuer à avoir des contrats avec le gouvernement, il n'y a pas de problème. Mais quand les citoyens se mobilisent, c'est plus difficile...»

Crédibilité



Dans ce dossier, Éric Lessard ne se gêne pas pour blâmer la ministre régionale et titulaire des Transports, Julie Boulet.

«On a invité Escargot à venir s'asseoir à une table de concertation, mais c'est une grosse perte de temps. Tout pour prendre le citoyen et lui demander de se la fermer», raconte-t-il au sujet de cette rencontre tenue en mai.

Visiblement, il n'y a plus beaucoup d'appréciation mutuelle entre les deux parties. «Mme Boulet n'a plus de crédibilité à mes yeux, et ce, d'aucune façon (...) C'est ce que ça donne, une pharmacienne à la tête du ministère des Transports», lâche M. Lessard.

Continuer la bataille

Les motocyclistes présents samedi ont promis de poursuivre la campagne de mobilisation. Un important rendez-vous est déjà au calendrier à la mi-septembre. «On va aller faire du camping à l'Assemblée nationale. Ça va devenir intéressant», prévient Éric Lessard.

Ses collègues motocyclistes le suivront dans cette aventure, et ce, même si le pari semble difficile à remporter.

«On n'a pas le choix, on ne peut pas lâcher, parce qu'ils sont en train de tuer une industrie», insiste Carl Isabelle.

«Il faut se serrer les coudes et rester optimistes», lance ensuite sa conjointe, Karine Robert.