L'appareil, fabriqué par T3 Motion, ne possède aucun siège. Il faut, à la manière des Romains, s'y tenir debout en tout temps. «Ça prend un certain équilibre quand le terrain est accidenté», raconte Michel Letarte.
Selon le fabricant, on peut faire 40 km à l'heure, mais on n'en fait que 30, question de sécurité», dit-il.
Le responsable des relations publiques du service de police est d'ailleurs venu à la rencontre du Nouvelliste au parc Lambert, près de la piste cyclable, à bord d'un des deux T3 achetés au coût de 15 000 $ l'unité par la Ville de Trois-Rivières au printemps.
Les policiers gagnent 9 pouces en hauteur en montant sur la plate-forme de l'engin. «Ça nous permet de voir plus loin», explique l'agent Letarte.
Cette caractéristique est fort utile pour intervenir dans diverses situations comme les grands rassemblements publics où la foule est dense, sur la rue Des Forges quand elle est piétonnière ou dans le stationnement étagé de la rue Badeaux, un endroit où il est plutôt difficile de patrouiller en automobile.
Alors que la présence d'une autopatrouille intimidera la plupart des automobilistes, les T3, eux, suscitent au contraire beaucoup de curiosité et agissent comme de véritables aimants. «Les gens disent: «Wow! C'est beau, ça. C'est quoi?»» raconte Michel Letarte.
Or, c'est exactement la réaction souhaitée. «Les gens s'approchent, posent des questions et en profitent souvent pour nous parler d'autres sujets qui les préoccupent», illustre-t-il. «Ça a un effet rassembleur. C'est comme une mascotte», dit-il.
Au cours de notre entrevue au parc Lambert, c'est exactement ce qui s'est produit. Un homme âgé est venu exposer en long et en large ses doléances au sujet de certains usagers de la piste cyclable tandis que des enfants et leur parents n'ont pu s'empêcher de venir admirer l'appareil aux allures futuristes. «C'est un outil de proximité», plaide l'agent Letarte.
Une quinzaine de policiers ont été formés pour conduire le T3 jusqu'à présent. Michel Letarte ne cache pas qu'au début, certains de ses confrères ne se sentaient pas tout à fait à l'aise de patrouiller à bord d'une machine de ce genre.
«Ils étaient inquiets des réactions», dit-il. Durant l'entrevue avec Le Nouvelliste, d'ailleurs, un cycliste étonné de voir cette machine étrange n'a pu s'empêcher de faire le comique. «Il n'y a même pas de place pour mettre un sac de golf là-dedans», a-t-il lancé.
Certes, le nouvel appareil suscite des commentaires, surprend, questionne, intrigue et fait tourner les têtes. En revanche, il donne aussi une occasion en or aux policiers d'exercer la fameuse proximité tant souhaitée avec la population.
«Je suis allé au DLS avec le T3 récemment pour rencontrer des immigrants qui arrivent de pays où la police n'est pas bien vue. Ça permet de se faire connaître et de donner une autre image du policier», illustre-t-il.
À l'instar des autopatrouilles, le T3 possède des gyrophares et une sirène et même un endroit où remiser les carnets de contraventions et autres objets.
Assez petit pour monter dans un ascenseur et assez agile pour faire un tour complet sur lui-même dans cet espace clos, il possède une autonomie de 75 km.
Doté de deux batteries, il faut entre trois et quatre heures pour le recharger.
Selon le fabricant, il en coûte à peine 0,10 $ d'électricité par jour pour le faire fonctionner. Plusieurs autres Villes, comme Québec et Montréal, l'ont adopté.