«On n'a pas de candidats prévus», confirme le chef intérimaire de la formation, Jacques Lessard.
Le parti qui a été accrédité en juin tenait hier soir une soirée d'information, au cours de laquelle une cinquantaine de personnes ont pu échanger sur différents enjeux et tracer les grandes lignes des orientations qui seront prises par l'entité politique du milieu trifluvien.
Cette rencontre s'est par ailleurs tenue à l'abri du regard des caméras et appareils des médias; les organisateurs du regroupement refusant d'identifier visuellement les participants présents.
«Certaines personnes l'ont payé cher avec l'administration actuelle et préfèrent ne pas être reconnues ce soir», a mis en garde l'un des intervenants.
Qui plus est, le mouvement citoyen a tout de même pris son envol hier soir. Toutefois, au terme de son discours de présentation, le chef intérimaire a joué cartes sur table.
À moins d'une surprise, Force 3R ne se trouvera pas sur les bulletins de vote, le premier novembre prochain. «Ce serait suicidaire», lance Jacques Lessard.
En revanche, Force 3R sera de tous les débats. C'est ce qu'ont promis ses organisateurs hier. «On est comme un groupe de pression. Un groupe politique qui veut apporter des solutions (...) Le maire a dit qu'il aimait les idées, c'est ce qu'on va voir», ajoute celui qui sera à la tête du parti jusqu'à la tenue d'une assemblée générale subséquente.
L'idée d'appuyer des candidats actuellement dans la course fait par contre son chemin. Jacques Lessard a laissé entendre que des noms pourraient recevoir un coup de pouce de la part de la formation compatant actuellement une centaine de membres.
«On pourrait le faire. On va devoir s'asseoir avec certaines personnes et voir si ce qu'on propose les intéresse», dit-il, refusant de spéculer sur leur identité.
Un projet collectif
En somme, hier soir, Force 3R a présenté ce que devrait être Trois-Rivières, si la formation était chargée de l'appareil municipal. Il s'agissait d'un exposé qui se voulait très théorique.
On y a parlé de «qualité de vie», sous différents axes, notamment économique, social, culturel et institutionnel. Les grands projets, tels le plan d'urbanisme, le parc de l'Exposition, Trois-Rivières sur Saint-Laurent et le code d'éthique ont aussi été abordés.
Selon les propos entendus, Force 3R veut aussi en finir «avec les partisaneries de corridor et les poignées de main furtives avec les amis du pouvoir».
La solution, dit-on, passe par l'attribution de plus d'espace de manoeuvre aux conseillers municipaux. «On ne veut pas un spectacle (à l'hôtel de ville). On veut que le pouvoir revienne à la base», explique Jacques Lessard, qui souhaite la multiplication de conseils de quartier.
Méfiance et craintes
L'implication des citoyens à même cette nouvelle formation s'effectue dans une certaine méfiance, a-t-on pu observer hier. Présent pour tendre l'oreille, Paul Gauthier l'a aussi remarqué. Mais il croit tout de même en la réussite de cette démarche.
«On a une certaine gêne à prendre la tête d'une volonté de changement comme celle-là. C'est forçant aussi pour le citoyen (...) Mais je me dis : «Pourquoi pas donner une chance aux gens de dire au boss que la cité est mal gérée?»», confie-t-il.
D'autres, comme Louis Lacroix, sont des habitués de la politique. Candidat au fédéral et au provincial pour le Parti vert, ce dernier constate à son tour que la crainte de camper l'opposition est grande, chez les Trifluviens.
«À Trois-Rivières, il y a certaines sensibilités que je ne comprends pas», laisse-t-il tomber. «Cette crainte-là d'être identifié en opposition au maire, je l'ai moi-même sentie en politique fédérale ou provinciale. Mais c'est dans l'adversité qu'on grandit», lance ensuite celui qui disait être présent hier soir à titre d'observateur.