Une adolescente entre la vie et la mort

Jessyca Gauthier

Une adolescente de 17 ans de Drummondville reposait toujours, hier, entre la vie et la mort après avoir chuté d'une voiture en déplacement dans la nuit de lundi à hier.


L'enquête policière menée par la Sûreté du Québec a permis d'apprendre que la jeune femme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, s'adonnait à du surf de voiture ou «car surfing», un phénomène qui gagne en popularité aux États-Unis. Elle aurait en effet perdu l'équilibre alors qu'elle était assise sur le coffre du véhicule. L'alcool ne serait pas en cause.

Le véhicule roulait à basse vitesse, soit 20 km/h environ, sur la rue Jogues et venait tout juste d'effectuer un virage à angle droit sur la rue Saint-Rodolphe lorsque la jeune femme a chuté. À leur arrivée, les services d'urgences ont trouvé une victime prise de convulsions. Son état de santé a d'ailleurs nécessité son transport au Centre hospitalier régional de Trois-Rivières où elle a subi une intervention chirurgicale pour un important traumatisme cranien.



En fin de journée hier, elle était toujours dans un état critique aux soins intensifs et on craignait pour sa vie.

L'accident est survenu vers 12 h 30 dans la nuit de lundi à hier. La victime se trouvait alors avec des amies qui prenaient part au même manège. Elles étaient six, toutes âgées entre 17 et 18 ans. Deux étaient debout sur le toit de la voiture, deux autres étaient assises sur le coffre arrière et les deux dernières se trouvaient dans le véhicule dont la conductrice évidemment.

Jessyca Gauthier, 18 ans de Drummondville, a d'ailleurs été accusée de conduite dangereuse causant des lésions corporelles. Elle a comparu hier au palais de justice de Drummondville. Elle a pu reprendre sa liberté pour la suite des procédures judiciaires mais avec un engagement financier sans dépôt de 5000 $ et l'interdiction de contacter les autres jeunes femmes impliquées dans cet accident.

Elle devra aussi se soumettre à un couvre-feu et sera privée de son droit de conduire une automobile. Sa cause a été reportée au 14 août pour orientation.



Un jeu

Ne sachant pas ce qui était sur le point de se produire, Michel Proulx, un résident de la rue Saint-Rodolphe, n'a pas trop porté attention au groupe de jeunes qui s'amusaient dans la rue tout près de chez lui.

Il se souvient avoir entendu des discussions, des cris et des rires de jeunes adultes, autant des garçons que des filles, exprimant leur joie de vivre. Lorsqu'il a mis le nez à la fenêtre pour leur demander de baisser le ton étant donné l'heure tardive, il a vu une voiture se déplacer un peu plus loin dans la rue. À ce moment, il y avait des jeunes autour du véhicule mais personne n'était monté sur la carrosserie.

Quelques instants plus tard, M. Proulx a entendu des bruits ressemblants à ceux d'un feu d'artifice, puis il a vu une ambulance faire son apparition. C'est à ce moment qu'il a compris que quelque chose ne tournait pas rond. «Les discussions joyeuses avaient fait place à des discussions plus sérieuses et beaucoup de jeunes avaient quitté la scène», a-t-il dit.

Le témoin affirme avoir vu un véhicule à proximité qui n'était pas celui sur lequel la victime était monté, ce qui laisse croire que deux voitures s'adonnaient au «car surfing» au moment du drame.

Pas la première fois



Ce n'est pas la première fois que la victime s'adonnait, semble-t-il, à cette manoeuvre dangereuse. Toutefois, la Sûreté du Québec tient à préciser qu'il s'agit de cas isolés. «Dans la région, c'est d'ailleurs la première fois qu'un tel accident survient. Le phénomène est davantage connu sur Internet», a précisé l'agente Éloïse Cossette, porte-parole de la SQ.

Même son de cloche à la Sécurité publique de Trois-Rivières. «Aucun cas n'a été répertorié. Ça ne veut pas dire que ça n'existe pas ou que ça ne s'est jamais produit à Trois-Rivières mais dans le contexte actuel des événements, les policiers n'ont signalé aucun cas», a indiqué l'agent Michel Letarte.