Isotopes: Le CHRTR anticipe une baisse draconienne

Bien qu'il ait réussi jusqu'à présent à minimiser les impacts de la pénurie d'isotopes médicaux, le CHRTR anticipe une baisse draconienne de l'approvisionnement dès la semaine prochaine.


«Partout, on prévoit que la disponibilité des isotopes médicaux pourrait chuter de moitié par rapport aux besoins. Si ça dure une ou deux semaines tout au plus, nous pourrrons y faire face sans trop de conséquences, car nos listes d'attente ne sont pas très importantes comparativement à d'autres. Par contre, si ça se prolonge, il va falloir retarder les cas semi-urgents et prioriser seulement les cas urgents», a indiqué le Dr Michel Leblanc, chef du département de médecine nucléaire du CHRTR.

 



En mai, on se rappelle que l'arrêt du réacteur nucléaire de Chalk River, en Ontario, a provoqué une crise mondiale d'approvisionnement en isotopes médicaux. Quelques semaines plus tard, on apprenait d'ailleurs que le réacteur ne sera pas remis en activité avant la fin de l'année.

Mais voilà que le réacteur de Patten, en Hollande, est lui aussi hors service depuis une semaine. Il restera inactif pour encore trois semaines en raison d'un entretien régulier. Après celui de Chalk River, c'était le plus important producteur de molybdène, produit radioactif à partir duquel sont extraits les isotopes médicaux dans le monde.

Comme si ce n'était pas assez, le cyclotron du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) a lui aussi cessé sa production pour des travaux de maintenance. C'est lui qui fournit le fluorure du sodium (NaF-18) utilisé pour les scintigraphies osseuses avec le TEP-Scan.

On sait que l'équipe de nucléistes du CHRTR a conclu une entente avec le Centre de Recherche Clinique du CHUS lui permettant de bénéficier d'un approvisionnement régulier en fluorure de sodium et ainsi garder le technétium-99 pour les examens incontournables, sans autre alternative.



Heureusement, le Dr Leblanc précise que cet arrêt d'une semaine du cyclotron n'aura pas trop d'impact sur les services. «Comme nos fournisseurs de Technétium-99 ont réussi à nous approvisionner suffisamment jusqu'à jeudi ou vendredi, il y a peu de conséquences sur les examens cette semaine.

À ce jour, nous avons d'ailleurs réussi à réaliser 90 % de nos examens réguliers. Tous les cas urgents, d'hospitalisation et de médecine externe sont vus. En fait, nous faisons partie des établissements de santé les moins touchés par la crise grâce au travail réalisé par notre équipe», a-t-il précisé.

Les listes d'attente sont en effet comparables à celles de mai dernier.

«Évidemment, cela signifie de gros ajustements d'horaires de notre personnel afin de maximiser l'utilisation des doses disponibles de technétium», a indiqué Serge Boulard, porte-parole du CHRTR.

Le fait d'être en période estivale ne peut pas nuire non plus. «Il y a moins de consultations et les médecins font moins de références, mais à partir de la semaine prochaine, ça peut changer. Tout va dépendre de la quantité d'isotopes que nous aurons», a conclu M. Boulard.