C'est du moins ce qu'anticipent Simon Dugré et son père, Benoît, de la Ferme Dugré du secteur Pointe-du-Lac. Ces derniers conseillent même aux organisateurs d'événements de consulter leur producteur de maïs avant de fixer une date pour la tenue de leur épluchette.
Le problème, raconte Benoît Dugré, c'est que le maïs qui n'a pas été cultivé sous bâche traîne de la patte et accuse un retard d'une semaine, voire 10 jours à cause du froid et du temps pluvieux qui ont caractérisé la belle saison en mai et juin.
À la Ferme Dugré, on se félicite d'avoir cultivé de bonnes superficies sous bâches. Entre 12 et 15 bâches de plastique de mille pieds de long ont été installées au printemps pour s'assurer d'offrir les primeurs dans les temps voulus.
Malgré cela, la ferme s'attend à subir un trou de production de quelques jours au tout début d'août.
«Ici, on sème du maïs tous les 4 ou 5 jours afin d'avoir une récolte continue», explique Simon Dugré. «Normalement, quand le temps de la production sous bâche est fini, c'est la production en plein champ qui prend la relève», ajoute son père.
Mais il a fait tellement froid en mai, juin et même au début juillet, que les plants en pleins champs n'ont pas suivi le rythme de croissance habituel. «Je n'ai jamais vu ça», raconte Benoît Dugré dont le père cultivait le maïs il y a 60 ans.
Si les gens de la ville ont eux aussi ressenti le mauvais temps, Benoît Dugré signale qu'il fait toujours un peu plus froid sur ses terres, dans le secteur Pointe-du-Lac.
«En ville, quand il faisait 25 ° C, ici, au vent, c'était 18 ° C», illustre-t-il.
Simon Dugré a confiance que le maïs sera au rendez-vous, mais il est clair qu'il sera en retard, même si la nature nous donnait quelques belles journées dans les 30 ° C, dit-il.
«Il va y avoir du maïs pour les épluchettes en masse», tient à assurer Benoît Dugré, «mais peut-être pas pour le début d'août».
Il est possible, au cours des prochaines semaines, que certains producteurs arrivent à produire à des moments où d'autres ont plus de difficulté.
«Ça dépend de la régie de chacun», explique Benoît Dugré. Il y aura donc du maïs dans la région, mais des écarts de production d'une ferme à l'autre pourraient être observés.
Pour Alexandre Tourigny, secrétaire du Syndicat des producteurs maraîchers de la Mauricie, d'autres facteurs peuvent en effet jouer dans les rendements.
«Ça va être difficile, cette année, pour les champs mal drainés où ceux qui comportent des points bas permettant l'accumulation de la pluie. La hauteur des plants peut, dans certains cas, passer du simple au double», illustre-t-il. «Cela causera beaucoup d'écarts dans les rendements.»