C'est en effet un Jean Chrétien en forme qui recevait les médias et qui accordait entrevue par-dessus entrevue, hier, à Shawinigan. «Je me sens bien. Il y a deux ans, j'ai été opéré pour quatre pontages. Maintenant, c'est de la plomberie neuve, alors je ne peux pas demander mieux. Et je fais ce qu'il faut pour l'entretenir», assure-t-il en faisant allusion au golf, au ski, à la natation et à la marche, qu'il continue de pratiquer régulièrement.
Il l'avoue aussi candidement: le fait de ne plus avoir la pression et les préoccupations qui viennent avec une tâche comme celle de premier ministre facilite grandement les choses pour se maintenir en bonne santé. Il assure également que son épouse se porte elle aussi très bien, elle qui a subi une intervention chirurgicale pour une valve aortique il y a quelques mois.
Le couple passe environ quatre mois par année au lac des Piles, dont trois mois consécutifs, de la mi-juin à la mi-septembre. «J'y reviens régulièrement en cours d'année», ajoute-t-il. «Comme je travaille à Ottawa, je dois me rendre à Montréal à peu près une fois par semaine. Souvent, je pars le jeudi matin, j'arrête au bureau à Montréal, et je continue jusqu'à Shawinigan. Ou vice-versa», raconte-t-il.
Mais il aime que ses passages à Shawinigan soient discrets. «On va manger dans les restaurants, de temps en temps, mais on ne sort pas beaucoup. J'en ai vu pas mal de monde, dans ma vie. Je me tiens plutôt tranquille. Ma vie publique était très active», explique M. Chrétien. Bien sûr, il meuble ses temps libre en s'offrant quelques sorties au cinéma, quelques rencontres avec des vieux amis. Et il continue à lire. Beaucoup.
Ce qu'il lit actuellement? Une biographie de Samuel de Champlain en anglais. «C'est très intéressant d'avoir un autre point de vue. Et on découvre que Champlain est un des seuls qui ne se bataillait pas toujours avec les Indiens. Il essayait de gagner leur amitié», raconte-t-il.
Le «p'tit gars de Shawinigan» ne cache pas qu'il a beaucoup d'intérêt pour l'histoire. Le 4 juillet, on l'a d'ailleurs vu, avec son épouse, assister à la cérémonie commémorant la bataille de Trois-Rivières et au cours de laquelle le consul américain David R. Fetter est venu honorer une vieille dette envers les Ursulines. «J'ai suivi ça avec beaucoup de plaisir», assure- t-il.