Les salubristes très en demande dans la région

Les épisodes de C. difficile, de SRAS, les menaces de grippe aviaire et les éclosions de listeria ont rendu le métier de salubriste extrêmement populaire au Québec depuis quelques années.


Depuis la création du programme de formation au Collège Shawinigan, en 2006, la presque totalité de finissants ont trouvé un emploi de salubriste dans le réseau de la santé, soit à Trois-Rivières, soit à Shawinigan, raconte Claude Saint-Jean, conseillère pédagogique en Formation continue. «On a un taux de placement de 98 %», dit-elle.

 



Les salubristes sont tellement en demande que le Collège Shawinigan n'a pas été en mesure de percer d'autres marchés parce que les centres de santé ont absorbé tous les finissants depuis 2006, ajoute-t-elle.

Or, les besoins sont là. «J'ai eu des demandes pour des offres d'emplois dans des aéroports», illustre la conseillère.

Les besoins sont tels que plusieurs collèges au Québec ont acheté les droits au Collège Shawinigan pour pouvoir donner la formation.

«Quand il y a eu les cas de listériose, on a vendu (le programme) à Saint-Hyacinthe et Thetford Mines. Les autres collèges, au lieu de s'en créer un et de partir à zéro, nous achètent les droits», raconte la conseillère pédagogique.



Depuis l'éclosion de la grippe A (H1N1) au Mexique et les risques de pandémie associés, les demandes ne semblent toutefois pas s'être multipliées.

«Pour l'instant, avec la grippe porcine, je n'ai pas ressenti encore d'engouement plus particulier. Il faut dire que ce programme-là est très, très populaire auprès de la population. On a des inscriptions tous les deux jours, des appels tous les jours, c'est assez constant comme intérêt», fait remarquer Mme Saint-Jean.

Et pour cause. La formation ne dure que six mois, comprend un stage de cinq semaines en centre hospitalier et le salaire de départ est de 17,60 $ de l'heure, sans compter les bénéfices qui accompagnent un travail pour le réseau public.

Cet engouement pourrait peut-être s'intensifier en cas de pandémie, toutefois.

Mme Saint-Jean rappelle en effet que les nombreux cas d'éclosion de la bactérie C. difficile dans les hôpitaux avaient eu un «gros impact sur le démarrage de la formation et les inscriptions.» La listériose, de son côté, a permis au Collège Shawinigan de vendre son programme encore plus facilement à d'autres cégeps, ajoute-t-elle.

Les salubristes, un terme utilisé aujourd'hui pour décrire ceux qui font l'entretien sanitaire des lieux à risque, comme les hôpitaux, reçoivent une formation de base en microbiologie et en biosécurité qui leur permet de connaître les produits à employer en fonction des pathogènes.



Ils reçoivent aussi des cours de base en soins infirmiers et apprennent les bonnes techniques pour manipuler certains outils comme la cireuse, la décapeuse et l'auto-laveuse.

Ils apprennent donc comment prévenir et empêcher la contamination par les pathogènes de divers endroits comme les salles d'opération et les salles d'urgence.

Cette formation leur permet ensuite d'être efficace dans n'importe quel autre milieu.