Cette révélation faite par l'ex-avocat devant le syndic du comité de discipline du Barreau du Québec fait état d'un sérieux problème de consommation d'alcool depuis l'âge de 13 ans. Roger Bellemare admet son problème, mais il a précisé que jamais cela ne l'a empêché de vaquer à ses occupations professionnelles puisque, a-t-il dit, il gagnait régulièrement ses causes.
Cet ancien avocat, bien connu pour représenter les Hells Angels du chapitre de Trois-Rivières, aimait bien faire la fête et fir à ses amis. Bon vivant, l'alcool était pour lui une bonne manière de se faire apprécier en dehors de son travail. Ses affaires étant très prospères, l'argent n'était pas un problème.
En mai 2006, sa situation a changé d'un coup à la suite de son arrestation pour trafic de cocaïne et de complot pour trafic de cocaïne. Détenu provisoirement pendant quelques jours, l'ex-avocat avait finalement obtenu l'autorisation de reprendre sa liberté. Ayant manqué à des engagements, il fut ramené devant le tribunal et sanctionné. Le 15 mars 2007, une interdiction d'exercer sa profession fut rendue. Roger Bellemare a alors décidé de suivre une cure fermée de désintoxication d'une durée de 28 jours et de consulter un psychiatre pendant un an. Le 11 avril 2007, le syndic du Barreau du Québec a saisi ses dossiers.
Une analyse de ces documents a permis de constater que Roger Bellemare ne déposait pratiquement jamais dans un compte en fidéicommis les honoraires versées par ses clients, violant ainsi une des règles déontologiques essentielles imposées à la pratique de la profession d'avocat. Selon l'ancien avocat, il a toujours fournis les services professionnels en retour du versement de ces sommes d'argent et, a-t-il dit au comité chargé d'évaluer son comportement, n'eut été de l'enquête du syndic, il aurait continué d'agir de la même façon. Le comité en conclut que Roger Bellemare ne mesure pas la gravité de ce qui lui est reproché. et qu'il banalise les gestes qui lui sont reprochés. Dans les présents dossiers qui ont conduit à une radiation d'une durée de cinq ans, Roger Bellemare a fait défaut de déposer des sommes de près de 40 000$.
Aujourd'hui, l'ex-avocat se dit sans revenu. En fait, Il a vécu un temps grâce à des placements en son nom et à ceux de ses deux fils dans des REÉR. Il a épuisé cette réserve d'environ 200000$ de telle sorte qu'il a fait cession de ses biens le 14 février 2008. Récemment, il a obtenu que ses frais d'avocat dans le procès à venir pour les accusations de trafic de cocaïne défrayés par l'aide juridique.
Le comité chargé de sanctionner la conduite professionnelle de Roger Bellemare a dit comprendre les problèmes de consommation d'alcool de l'avocat mais a refusé d'entériner la suggestion de celui-ci pour une radiation de deux ans et celle du syndic adjoint pour une période de trois ans. Disant vouloir envoyer un message très clair, le comité a choisi d'imposer une radiation de cinq ans.
«Les sanctions imposées devraient de plus avoir le mérite d'empêcher la récidive auprès de l'intimé, tout en rencontrant les objectifs d'exemplarité pour la profession et la protection du public.»