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La tenue de registre se déroulera aujourd'hui, entre 9 h et 19 h à l'hôtel de ville. Il faut 884 signatures pour forcer le conseil municipal de Shawinigan à revoir son projet ou encore, pour organiser un scrutin référendaire sur cette question à la fin de l'été.
Depuis sa sortie publique du 30 juin sur cette question, le candidat à la mairie a multiplié les tribunes pour demander à la Ville de refaire ses devoirs. Il avoue qu'il se serait senti plus confiant si des bureaux d'enregistrement avaient été ouverts dans d'autres secteurs, comme il l'avait demandé la semaine dernière.
«Ça aurait été moins cher que les publicités que la Ville s'est payée dans l'Hebdo du St-Maurice et dans Le Nouvelliste», pointe-t-il.
À Shawinigan, ce débat alimente de vives discussions, ce qui ne déplaît évidemment pas à M. Duhaime. Ce dernier persiste et signe dans sa démarche, malgré les oppositions qui se sont élevées au cours des derniers jours, dont celle du directeur général et actionnaire des Cataractes, Martin Mondou.
«Nous serons la risée si un projet annoncé à 14 millions $ se termine à 35 millions $», réplique-t-il. Il est encore temps d'arrêter l'hémorragie.»
À part la sortie de la mairesse, M. Duhaime observe que personne n'a contredit les chiffres avancés la semaine dernière sur l'explosion des coûts prévisible de l'aménagement extérieur.
Pire, il estime que Lise Landry s'est mis un pied dans la bouche et disant que l'asphaltage du stationnement devait être réalisé pour toucher la subvention d'un million de dollars du programme ClimatSol.
Non seulement c'est faux, indique-t-il, mais le projet pourrait même être réduit jusqu'à deux millions $ et la Ville pourrait bénéficier de la même aide financière, selon les critères du programme.
De plus, M. Duhaime est chatouillé par les deux versions qui circulent sur le nombre d'espaces de stationnement prévus dans ce règlement. À un endroit, la Ville indique 1512 places et à un autre, 1558. Un détail qui parle, selon lui.
«Quand on gère une administration publique, on doit exiger rigueur et précision», mentionne-t-il. «Une différence d'une quarantaine de places, ça peut paraître insignifiant. Mais moi, ça m'allume une lumière et ça me dit qu'il doit y avoir des erreurs ailleurs. Le problème, c'est que l'administration Landry a perdu le contrôle de ce projet.»
Deschamps aussi
Sans surprise, Robert Deschamps, également candidat à la mairie, signera aussi le fameux registre tôt ce matin. Pour lui, le passé est garant de l'avenir.
«Les scénarios changent constamment et les budgets doublent», explique-t-il. «C'est pour ça que les Shawiniganais sont inquiets. Nous sommes en pleine crise économique. Qui va payer? Si nous nous étions mobilisés pour nos redevances, nous aurions eu des fonds pour payer cet aménagement.»
«Pour les contribuables, la mairesse n'a plus de crédibilité dans ses pronostics budgétaires», ajoute-t-il. «Quand elle dit que ça va coûter 5,2 millions $, moi, j'entends 10 millions $. Ici, on dirait que les millions coulent à flots!»
«Il faut que ce projet se fasse»
La journée d'aujourd'hui s'annonce longue pour la mairesse Lise Landry, qui verra défiler les opposants au règlement d'emprunt de 5,2 millions $ pour compléter l'aménagement extérieur de l'amphithéâtre. Se présenteront-ils en nombre suffisant, voilà la grande question.
Hier soir, lors de l'assemblée publique mensuelle, la mairesse a sorti ses dernières cartes en répliquant à certaines rumeurs qui la déragent, notamment que cet emprunt ne servira qu'à faire du pavage, qu'il reste de la décontamination à faire sur le site, qu'un stationnement de 1500 places est exagéré ou que cet amphithéâtre ne sera utilisé que 45 jours par année.
«Faux, faux, faux!», lançait énergiquement Mme Landry pour démolir ces mythes aux quelque 80 personnes présentes.
Cette présentation de quelques minutes, une démarche exceptionnelle en assemblée publique, donne une idée du degré d'anxiété qui habite le conseil municipal sur cette question.
«Certains veulent se servir de ce dossier pour se faire du crédit politique», fustige la mairesse. «S'ils n'étaient pas en campagne électorale, est-ce qu'on verrait ces gens-là?»
Prudente, Mme Landry n'ose avancer aucune prédiction sur le résultat d'aujourd'hui. Par contre, elle assure que tous les moyens seront pris pour que l'aménagement extérieur soit complété, un jour ou l'autre.
«Il faut que ce projet se fasse», insiste-t-elle.
Villemure et Angers appuient
La semaine dernière, Claude Villemure semblait pencher en faveur de la signature du registre sur cette délicate question. Même qu'en février, il avait prédit que la facture du projet atteindrait 30 millions $, une explosion de coûts qu'il dénonçait vigoureusement.
«Oui, ça a coûté trop cher, oui ça a été mal fait, oui ça a été mal présenté. Mais on ne peut plus rien faire. Notre position, c'est de dire qu'il faut finir le projet.»
Il serait tentant de conclure que le Ralliement municipal s'abstient simplement pour ne pas donner de munitions à un adversaire à la mairie dans ce dossier.
«Ce projet ne doit pas être un enjeu électoral car sinon, on n'a pas un grand avenir», soupire-t-il.
Dans le cas de Michel Angers, jamais il n'a envisagé de signer ce registre, malgré les dépassements de coûts qu'il déplore. Le vin est tiré, il faut le boire.
«On n'a pas beaucoup parlé de sécurité dans ce dossier», fait-il remarquer. «L'hiver dernier, j'ai vu des histoires d'horreur. Des gens qui traversent la rue des Cèdres à travers la circulation, des gens arrêtés en plein milieu de la côte pour débarquer des personnes âgées. Il ne faut pas attendre que quelqu'un se blesse ou se fasse tuer.»
«De plus, on bâtit une infrastructure pour les cinquante prochaines années», ajoute M. Angers. «On ne peut donc pas se permettre de manquer notre coup.»
M. Angers déplore aussi que ce dossier prenne une saveur électoraliste.
«On a le droit de se donner de belles affaires à Shawinigan!», souligne-t-il. «Il faut dissocier l'élection du projet de stationnement. Le signal politique, ce sera le 1er novembre qu'il faudra le donner.»