Picard heureux de l'intérêt suscité

Le chef de l'APNQL, Ghislain Picard, s'est dit heureux de l'intérêt manifesté à Trois-Rivières pour la journée portes ouvertes sur les Première nations du Québec et du Labrador qui avait lieu au Musée des arts et des traditions populaires vendredi.

Le chef de l'Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, s'est dit heureux, hier, de la participation des gens de Trois-Rivières à la troisième journée annuelle portes ouvertes sur les Premières nations du Québec et du Labrador qui se déroulait, vendredi, au Musée des arts et traditions populaires.


«Je constate qu'il y a très clairement un intérêt de la part de la population québécoise envers les questions qui préoccupent les Premières nations et qu'elle veut en savoir davantage», a-t-il confié.

Plus d'un cinquantaine de personnes s'étaient inscrites pour assister au visionnement du court-métrage «L'héritage des pensionnats indiens du Québec» et à une visite virtuelle de quatre communautés des Premières nations. Elles ont ensuite écouté Éric Cardinal, président de Cardinal Communications, prononcer une conférence sur la reconnaissance internationale de la souveraineté des Peuples autochtones et plus particulièrement sur la Déclaration des droits des peuples autochtones de l'ONU.



Josh Martin, conseiller politique APNQL, a par ailleurs entretenu les participants de la signification de la déclaration sur un processus d'affirmation de la souveraineté des Premières nations. On a ensuite abordé la question de la lutte à la pauvreté et des mythes et réalités sur les peuples autochtones avec la Commission des droits de la personne et de la jeunesse.

M. Picard a relevé que beaucoup de présentations ont été faites à travers la réalité vécue par les jeunes, ce qui est normal compte tenu que les 25 ans et moins forment plus de 50 % de la population.

«On veut informer la population pour créer des réseaux avec la société québécoise, via sa société civile, afin d'augmenter un peu plus les possibilités de cohabitation harmonieuse avec les Québécois. Aujourd'hui, on trouvait important d'insister sur le contexte politique.»

M. Picard admet que les Premières nations sont surtout connues pour leurs positions et revendications très fermes et précisément pour cette raison, croit-il, il est important de connaître ce sur quoi s'appuient ces positions.



«La source principale (des revendications) c'est l'inaction et le dialogue de sourds avec les gouvernements, a-t-il expliqué. C'est ce qui a amené nos chefs à produire   une déclaration sur le processus d'affirmation de leur souveraineté. Ce dialogue de sourd nous amène trop souvent vers un cul-de-sac politique», dénonce-t-il. Il y a urgence d'agir, particulièrement pour nos jeunes.»

Dans un communiqué remis à la presse, M. Picard dénonce par ailleurs «l'attitude colonialiste du gouvernement fédéral» dont les politiques, à son avis, menacent la suivie des peuples autochtones.

«J'en prends pour preuve les récentes réponses du Canada au Groupe de travail sur l'examen périodique universel du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies à Genève. Le Canada a une fois de plus indiqué qu'il ne signerait pas la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui établit pourtant des normes minimales pour la survie des droits des peuples autochtones.»

375e

La présence de la journée portes ouvertes sur les Premières nations à Trois-Rivières, en pleine célébration des fêtes du 375e anniversaire, n'était pas un hasard, mais la véritable raison, d'expliquer M. Picard, est surtout que l'assemblée trouvait important que les régions puissent avoir le même privilège que Québec ou Montréal d'assister à cette journée.

«C'est important, parce qu'il y a une présence atikamekw importante en Mauricie. C'est important qu'on puisse y démystifier des questions qui sont d'intérêt public. C'est autant sinon plus important que ces questions soient bien comprises par les régions.»



Quand on lui demande si les villes qui célèbrent leur fondation oublient souvent la contribution amérindienne, M. Picard répond que la chose ne date pas d'hier. C'était le cas déjà en 1967, note-t-il, alors que la présence autochtone n'était qu'accessoire et décorative.

 «Mais je pense qu'avec les célébrations du 400e à Québec l'an passé, il y a eu une amélioration des perceptions et de la compréhension. C'est beaucoup lié à l'action politique menée par les nations que nous représentons et au fait que l'ONU ait voté une déclaration sur nos droits en 2007. Mais on ne peut rien enlever au fait que les municipalités se célèbrent. Notre responsabilité, c'est d'y ajouter notre saveur. On doit aussi rappeler ce qu'on vit actuellement, même si ce n'est pas toujours positif», a-t-il souligné.