Les visiteurs n'ont jamais été dans le coup. Dès les premières minutes, on sentait l'Attak beaucoup plus en confiance, eux qui disposaient du support de quatre joueurs de l'Impact de Montréal, soit Peter Byers, Amadou Gai, Pierre-Rudolph Mayard et Alex Surprenant.
De tous les joueurs utilisés par l'entraîneur Philippe Eullaffroy, Byers a été de loin le plus éclatant avec une prestation de deux buts. Le trio qu'il a constitué à l'attaque avec Mayard et Gai a complètement dominé la défensive adverse, moins alerte et franchement moins rapide que les trois comparses.
«On a eu la chance de compter sur quatre gars d'expérience qui évoluent à un niveau professionnel. C'est un excellent bonus pour nous, compte tenu que nos jeunes étaient très nerveux à l'idée de disputer un premier match à domicile», admettait Eullaffroy après la partie.
Si la nervosité était palpable dans le camp local, elle n'a pas vraiment paru sur le terrain de l'école secondaire Des Chutes. La recrue Kevin Cossette a d'abord ouvert la marque à la 20e minute, complétant une belle action débutée en zone centrale. Profitant d'un instant de faiblesse des arrières de North York, Amadou Gai a ensuite enfilé l'aiguille pour doubler l'avance des siens, au grand désarroi du gardien Arthur Zaslavski, laissé à lui-même une bonne partie de la soirée.
Évoluant à 10 contre 11 à la suite d'un carton rouge peu de temps avant la demie, les Astros ont vu l'Attak inscrire trois filets dans la deuxième portion du match. Byers (46e et 64e) et Reda Agourram dans les derniers instants ont concrétisé la victoire des leurs, une deuxième en trois parties cette saison. «On a pu compter sur une excellente animation en défensive. En plus, nos gars ont usé de créativité à l'attaque, ce qui est de bonne augure pour les prochains affrontements.»
Un match agréable à diriger
Rien de plus agréable pour un entraîneur-chef que de diriger une formation en parfait contrôle de son destin. Philippe Eullaffroy a utilisé tous ses joueurs samedi soir, une formule qu'il répétera au cours des prochaines semaines, et ce même si l'adversaire est plus compétitif. «Mon objectif en arrivant avec l'Attak était de faire jouer tout le monde. On a un tas de jeunes à développer et le meilleur moyen de le faire, c'est en leur donnant du temps de jeu.»
Carnet de notes
La cérémonie protocolaire de la rencontre s'est déroulée en présence de la présidente du comité pour l'obtentation des Jeux du Québec 2012, Pierrette Jacob. Elle était accompagnée de la mairesse de Shawinigan Lise Landry... Guillaume Héroux n'était pas en uniforme dans le camp de l'Attak. L'ancien des Patriotes purge une suspension de trois matchs à la suite d'une altercation survenue à Toronto, le mois dernier... Philippe Eullaffroy avait confié le filet à Andrei Badescu, le troisième gardien de but de l'Impact de Montréal. Il s'agissait de son premier départ de la saison... Plusieurs dizaines de jeunes, participant au Tournoi de soccer du club Énergie, ont assisté à la partie gratuitement...
Pas question de relocaliser l'Attak
Rencontré en marge du premier match local de la saison, le président de l'Attak Tony Iannito a été catégorique: le club-école de l'Impact demeurera à Trois-Rivières pour au moins les trois prochaines années.
«Le seul moment où cette équipe va déménager, c'est pour se retrouver au Complexe sportif Alphonse-Desjardins, au cours des mois à venir. Nous n'avons jamais pensé nous installer à Montréal, ce n'est pas dans nos plans.»
Iannito répondait ainsi aux propos de Nicolas Lesage et François Boivin, qui ont admis dernièrement douter de la viabilité du projet de l'Attak dans la cité de Laviolette. Les deux anciens porte-couleurs du onze trifluvien peinent à croire qu'aucun joueur de la Mauricie ne fasse partie du club en 2009, alors qu'on en recensait sept il y a deux ans à peine. «Je sais qu'il est important de recruter en Mauricie, mais il y a d'autres régions qui existent aussi. On a des jeunes de Saint-Hyacinthe et de l'Outaouais qui s'alignent avec nous cette année. S'il y avait des bonnes candidatures, nous serions les premiers à embaucher en Mauricie. Mais les gars ont décidé de rester chez eux. Je trouve ça décevant, mais il faut passer à autre chose.»
De plus, Lesage et Boivin n'étaient pas intéressés à faire la navette entre Trois-Rivières et la métropole quatre fois par semaine. Le nouvel entraîneur Philippe Eullaffroy exige en effet quatre séances d'entraînement, comparativement aux deux hebdomadaires tenues pendant le règne de Marc Dos Santos. «C'est beaucoup, mais c'est la réalité en Europe présentement, répond Iannito. Je sais que Nicolas et François auraient aimé qu'on tienne des séances à Trois-Rivières, mais est-ce que ça aurait été rentable? La réponse est non. Il faut aller où la majorité se trouve et présentement, c'est dans les environs de Montréal.»
Les joueurs trifluviens auraient-ils pu sauter quelques séances d'entraînement afin d'alléger leur horaire, tout en continuant à porter les couleurs du club? Si l'on se fie à la philosophie de Eullaffroy, probablement pas. «Pour moi, c'est important de pratiquer avec qualité, mais aussi en quantité, affirme l'entraîneur. Il n'y a pas 10 000 façons de développer des joueurs de soccer à ce niveau. J'aurais eu de la difficulté à tolérer des absences, et je pense que c'est une bonne justice pour tous les gars.»
En terminant, Tony Iannito rajoute que les activités promotionnelles se poursuivront malgré le départ des ambassadeurs régionaux. En effet, tous les clubs sont parrainés par au moins deux joueurs de l'Attak. «On continue à s'impliquer dans la communauté. On demeure l'Attak de Trois-Rivières malgré que le visage de l'équipe ait changé.»