Dans ce quartier résidentiel, situé à quelques centaines de mètres du pont Radisson, le même vrombissement se fait constamment entendre. Chaque jour, chaque nuit, des milliers d'automobilistes y circulent, à haute vitesse. «On est assis sur l'autoroute», illustre Bianka Chartrand, l'une des instigatrices de ce mouvement.
Il semble que la situation ait assez duré, selon les témoignages. Transports Québec et la Ville de Trois-Rivières ont d'ores et déjà reçu les doléances de ces résidents. «La semaine dernière, j'ai déposé une demande officielle pour qu'un mur soit construit», relance la Mme Chartrand.
Sa voisine, Céline Bouchard, se promène de portes en portes depuis quelques jours. Elle a aussi fait parvenir la pétition par courriel à certains contacts. Déjà, plusieurs signatures y ont été apposées. Les commentaires et mots d'appui sont nombreux. Au total, une soixantaine de résidences seraient affectées. «Ça va bien, je pense que les gens sont d'accord avec notre démarche. C'est la première étape», résume la dame.
Force est de constater que la pollution sonore ne prend jamais de repos. À l'heure de pointe, le niveau de décibel s'élève. Pendant les travaux qui ont cours en ce moment à cet endroit, les choses sont bien loin de s'améliorer, dit-on. «Imaginez, quand on fait un BBQ, c'est terrible», lance Mme Bouchard, haussant le ton au passage d'une motocyclette.
Mais il y a aussi la pollution en son sens large, que voudraient voir cesser ces voisins du tronçon routier. «Il y a toute la question du bruit, c'est certain. Mais il y a aussi toute la pollution que ça cause. L'hiver, avec le sel de l'autoroute, il faudrait laver nos arbres sur nos terrains», ont notamment donné en exemple les deux voisines, qui craignent une chute de la valeur de leur résidence.
Processus par étapes
Ceci étant dit, la démarche n'en est qu'à ses débuts. De fait, une suite d'étapes est prévue par Québec, si l'on en croit sa Politique sur le bruit.
À l'intérieur de ce document, les instances gouvernementales reconnaissent l'augmentation du trafic routier et les conséquences qui en découlent. Or, avant qu'il y ait un investissement et que le chantier se mette en branle, une demande de la Municipalité doit être déposée, une étude de pollution sonore doit être effectuée, la Ville de Trois-Rivières devra s'engager financièrement (moitié de l'enveloppe) et un comité technique devra être formé. Ensuite seulement, un protocole d'entente pourra être signé.
«Selon ce qu'on sait, c'est qu'on aurait des droits, parce que le boulevard était là avant l'autoroute. On espère une solution rapide. On aimerait que ce soit réglé cette saison-ci, souhaite Bianka Chartrand. Ce qui est certain, c'est qu'on n'entend pas lâcher. On va faire le suivi...»
Preuve de leur intention d'en arriver à un dénouement rapide, ces citoyennes apportent également une solution dans leur filière. Elles ont ciblé le concept du mur écologique, construit à l'aide de végétaux. «D'autres villes ont fait ce projet-là. C'est très joli et écologique en plus. Et il paraît que c'est moins cher», font valoir celles qui rêvent d'un paysage «plus bucolique» que le béton de l'autoroute 40.