Le scénario était tout à fait impressionnant. Sur le boulevard de la Gabelle, à quelques mètres de l'autoroute 55, gisaient 6 victimes. À la suite d'un violent carambolage impliquant quatre voitures et un camion, celles-ci se retrouvaient dans une bien fâcheuse position. L'une d'entre elles avait succombé à ses blessures, les autres étaient passablement amochées.
Rapidement, les agents de la Sûreté du Québec sont arrivés sur les lieux. Quelques secondes ont suffi pour que des renforts soient appelés. «Ça urge», a lancé l'un des policiers sur les ondes, en exigeant que soient transportées les pinces de désincarcération. Puis, pompiers et premiers répondants ont fait leur apparition, en trombe. Les services de Saint-Étienne des Grès et Saint-Boniface ont été mis à contribution.
Bien sûr, cet accident majeur n'était que fiction. Mais la réalité n'est jamais bien loin. «Il faut qu'on le fasse régulièrement, pour se tenir à date. Il faut qu'on soit capable de se parler et de communiquer. Tout peut arriver», explique le directeur du service incendie des deux municipalités, Daniel Isabelle.
Prise au sérieux
L'activité pratique a été prise très au sérieux par les intervenants. «Les gars savent que c'est une simulation, mais ils ne connaissent pas le scénario. C'est agréable, ils embarquent», poursuit M. Isabelle.
Marie-Ève Grenier peut en témoigner. Elle est demeurée inconsciente hier, lors de cette collision. Si elle jouait la comédie, les secouristes, eux, ont tout fait pour la sauver. «C'est une expérience vraiment intéressante. On en vient à y croire. On les voit faire leur job et ils prennent ça à coeur», relate la jeune femme. D'autres jeunes de la municipalité ont aussi incarné des victimes, grâce à un partenariat qui dure depuis cinq ans avec les scouts de la localité.
Les curieux ont aussi été nombreux à venir assister à ce déploiement. Certains croyaient par ailleurs que tout ce branle-bas était tout à fait vrai. Pour d'autres, c'était l'occasion de voir des professionnels à l'oeuvre. «Je suis en train de suivre mon cours de pompier. Alors, c'est extraordinaire cette simulation-là. Je suis venu suivre l'exemple», raconte Marc Lévesque.
Au total, 34 personnes, policiers, pompiers ou premiers répondants, ont participé à cette simulation. Cette dernière, malgré le vaste dispositif nécessaire, n'aura pas coûter un sous aux municipalités impliquées, compte tenu de l'apport des commerces locaux (Matériaux Lavergne et Pièces d'autos Pierre Saint-Louis).
Mieux encore, les délais auront été respectés et les services d'urgence ont reçu une mention réussite après l'évaluation. «Tout a bien été, tout s'est placé et on a respecté le temps. Il y a toujours des choses à améliorer, mais dans l'ensemble, je suis satisfait», conclut Daniel Isabelle.