La Mauricie s'illustre en France

De gauche à droite, on voit sur la photo Serge Bisaillon, directeur général du Centre jeunesse de la Mauricie, le Dr Christian Bourg, psychiatre à Besançon et Alain Perron, coordonnateur de Petas

La Mauricie s'impose désormais comme un leader en matière de traitement des abus sexuels, non seulement au Québec, mais aussi en Europe.


En effet, la ville de Besançon en France est en train d'implanter présentement des centres de ressources destinés au traitements des auteurs de crimes sexuels, qui sont inspirés de Petas (programme d'évaluation et de traitements des abus sexuels).

 



Comme l'explique Alain Perron, coordonnateur de Petas, le principe de thérapie de groupe instauré par ce programme constitue une petite révolution pour les Français.

«Ils fonctionnaient davantage avec une approche individuelle dans le traitement des jeunes délinquants sexuels. Or, leur visite au Québec leur a permis de découvrir nos façons de faire. Et sur ce point, nous avons réussi mettre en place en 1988 un programme qui a vraiment fait ses preuves. Par exemple, le taux de récidive des jeunes délinquants que nous avons traités en matière de crimes sexuels est de 2%. Pour les autres crimes, il est de 10%. À Montréal, le taux de récidive est de 10% en matière de crimes sexuels et de 20% pour les autres crimes. Nous ne sommes peut-être pas les meilleurs, mais nous avons une réalité bien à nous», a-t-il indiqué.

La collaboration entre Le Centre jeunesse Mauricie, de qui relève Petas, et Besançon ne date pas d'hier. Comme l'a expliqué le directeur général Serge Bisaillon, les intervenants français ont découvert nos méthodes de travail lors d'un colloque en 1989.

«En 2005, ils sont venus au Québec pour prendre les informations et en 2009, ils sont revenus afin d'implanter le programme non seulement à Besançon mais un peu partout en France. Quand on est rendu à influencer crs dans le monde, quand on est rendu à être cité en exemple, nos intervenants ont de quoi être fiers», a-t-il précisé.



Hier, l'équipe d'intervenants de Besançon a profité d'une visite de deux jours en Mauricie pour vanter les vertus du modèle québécois. «L'approche qui a été développée ici nous a amenés à se mobiliser pour mettre en place une nouvelle prise en charge des auteurs de violence sexuelle. Cette collaboration nous est apparue essentielle car le Québec est très à la pointe dans le domaine», a mentionné le Dr Christian Bourg, psychiatre affecté au service public de santé mentale de Besançon.

Rappelons que les interventions de Petas ont lieu auprès des victimes, des adolescents agresseurs, des parents non agresseurs et des parents agresseurs. Le couple et la famille se voient également offrir une aide concrète en vue de favoriser l'élimination des séquelles psychologiques et de permettre la reprise d'un développement sain de la famille et de ses individus.

Depuis 1988, les professionnels oeuvrant au sein de PETAS ont été impliqués dans plus de 12 000 heures de thérapie de groupe, rejoignant plus de 2000 personnes impliquées dans une situation d'agression sexuelle. Par année, entre 80 et 110 personnes sont rejointes.