À l'arrivée des premiers secours, les deux hommes gisaient sur le sol. L'un souffrait de blessures au coccyx tandis que le second, toujours conscient, se plaignait de douleurs sévères aux côtes. Ils ont tous les deux été transportés au CHRTR.

Il s'agit du propriétaire de l'entreprise CHG Grenier Cimentier de Saint-Étienne-des-Grès, âgé d'une cinquantaine d'années, et d'un de ses employés, âgé d'une vingtaine d'années.

Selon ce qu'il a été possible d'apprendre sur les lieux, les deux hommes étaient en train de poser du ciment au troisième étage d'un immeuble de condominiums sur la rue Notre-Dame Ouest. Au cours de la matinée, ils ont à quelques reprises emprunté un escalier temporaire, construit au milieu de l'édifice pour faciliter le travail des ouvriers. Ils l'ont notamment utilisé pour monter leurs équipements.

Or, vers 10 h 30, il a soudainement cédé sous leur poids alors qu'ils se trouvaient au troisième étage. Au dire du représentant syndical et inspecteur de la CSN, André Cloutier, cet escalier n'était visiblement pas sécuritaire. «Le bois a craqué. D'après ce que j'ai vu, le limon était simple alors qu'il aurait dû être doublé. C'est clair que cet escalier n'était pas réglementaire. Lors de l'accident, je me trouvais d'ailleurs sur ce chantier pour m'assurer de la sécurité des lieux. Je peux vous dire qu'une chute pareille d'un troisième étage, ça fait mal», a-t-il mentionné.

Le neveu du propriétaire de CHG Grenier Cimentier a lui aussi constaté après coup que l'escalier n'était pas conforme. «C'est un escalier de BS! J'en ai pourtant vu, des escaliers, dans ma vie mais lui, il n'était vraiment pas conforme. Malheureusement, il a fallu l'accident pour qu'on s'en rende compte. Mon oncle n'a pas commencé à inspecter l'escalier avant de faire son travail», s'est exclamé Samuel Dumont-Grenier.

Les policiers se sont rendus sur place de même que le service d'identité judiciaire. Une enquête sera d'ailleurs menée par la Commission de la santé et de la sécurité au travail sur cet accident. Des représentants de l'Office de la construction du Québec étaient également attendus sur les lieux pour inspecter le chantier. «Ce n'est pas le chantier le plus sécuritaire qui soit, si vous voulez mon avis. Tout traîne à terre. C'est un chantier commercial, mais il y a pire encore dans le résidentiel», a laissé tomber M. Cloutier.

L'entrepreneur général en charge de ce chantier, Raymond Alie de Trois-Rivières, a pour sa part refusé de s'adresser aux médias hier matin pour donner sa version des faits.