C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par des chercheurs de l'Université Laval, en partenariat avec le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes, infirmières auxiliaires du Coeur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ), la CSQ, la direction du CHRTR et l'Agence de santé et de services sociaux.
C'est d'ailleurs la première fois au Québec qu'une telle étude, réunissant les syndicats, la direction et l'Agence, est réalisée. Le choix de l'établissement de Trois-Rivières s'est fait tout naturellement: la direction a elle-même accepté de collaborer.
Cette enquête s'est donc déroulée au printemps 2008 auprès des 1040 infirmiers, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes oeuvrant au CHRTR. Du nombre, 464 ont répondu au questionnaire.
On y apprend que 49,8 % des répondants éprouvent une détresse psychologique élevée. La psychiatrie, la chirurgie, les soins intensifs, la médecine générale spécialisée et la cardiologie sont les unités où l'on retrouve le taux de détresse le plus élevé.
Évidemment, ces difficultés sont en lien avec le taux d'absentéisme qui s'est accru au cours des cinq dernières années, passant de 18,6 jours d'absence par travailleur en 2003-2004 à 24,2 jours en 2007-2008, soit une hausse de 30,6 %.
La surcharge de travail est pointée du doigt comme étant la grande responsable de la détresse des employés. Leur travail serait en effet de plus en plus complexe à accomplir et ce, dans un temps contraint. Les répondants se sont plaints aussi de leur faible autonomie et de la charge de travail importante rencontrée au quotidien.
Les résultats de cette enquête n'ont pas surpris le SIIIACQ, même si la présidente, Claire Montour, avoue qu'elle ne s'attendait sûrement pas à un taux aussi élevé, tout au plus 30 %. «Cette enquête confirme les conditions désastreuses de travail qui sont en train de rendre les gens malades. Et si nous en sommes là aujourd'hui, c'est notamment à cause du gouvernement qui a refusé de négocier des améliorations aux conditions de travail en 2005, préférant imposer sa loi spéciale. Nous avons d'ailleurs pris soin de remettre une copie de cette enquête au ministre Yves Bolduc», a indiqué Claire Montour.
En effet, les syndicats souhaitent que cette étude scientifique ait suffisamment d'impact auprès des élus pour qu'ils acceptent de débourser les fonds nécessaires visant à augmenter les effectifs dans les équipes de soin et à améliorer les conditions de travail, notamment au niveau du salaire. Il est également primordial, selon le SIIIACQ, de rehausser l'image de la profession qui est en train de s'effriter grandement et d'éloigner des candidats potentiels. «Nous avons maintenant les preuves sur papier que ça va mal. Il faut maintenant que ça bouge. Cette étude ne peut pas aboutir sur les tablettes», a-t-elle ajouté.
Interrogée par le fait même sur les impacts de la fermeture partielle des urgences de Cloutier-du Rivage et de Laflèche sur celle du CHRTR, Mme Montour estime que ça n'augure rien de bon pour l'avenir. «C'est clair que ça va ajouter à la pression, à la détresse psychologique et que ça va exiger plus de temps supplémentaire», a-t-elle précisé.
Toutefois, le syndicat tient à préciser que cette étude ne donne pas le droit de tirer à boulets rouges sur le CHRTR. Selon le président de la CSQ, Réjean Parent, si une enquête semblable était menée dans l'ensemble du réseau de la santé, les résultats seraient fort probablement les mêmes un peu partout.
En septembre, une validation sera effectuée dans les départements concernés. On souhaite ensuite trouver et mettre en place des pistes de solutions.
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