En pleine heure de pointe, la victime, un homme âgé de 40 ans, avait été tirée à bout portant avec une arme de calibre .12 tronçonnée, à travers la vitre côté passager de sa voiture.
Selon la preuve recueillie, un contrat avait en effet été mis sur sa tête, contrat octroyé à Patrick Giroux. Comme l'a fait remarquer la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Marie-Ève Paquet, le pauvre homme aurait assurément perdu la vie si la vitre de sa voiture n'avait pas été fermée.
Il a néanmoins été atteint par des dizaines de plombs, principalement dans le bas de son corps. Il a d'ailleurs été hospitalisé pendant plusieurs jours, a subi de nombreuses interventions chirurgicales et a même reçu des soins psychiatriques pour un violent choc post-traumatique.
Un an après, il doit toujours vivre avec des séquelles physiques et psychologiques très importantes. Il doit notamment se déplacer avec des béquilles car des fragments de plomb se trouvent toujours dans ses genoux. Il souffre aussi d'anxiété et a même eu des idées suicidaires. À 40 ans, il vit chez ses parents et a dû se résoudre à abandonner son travail. Hier, il était présent dans la salle de cour mais a refusé de témoigner.
Le hic est que cet homme n'a ni antécédents judiciaires, ni dette de drogue ou de jeu. En fait, on ne lui connaît aucun ennemi. Il demeurait à Trois-Rivières depuis deux semaines à peine lorsque la fusillade est survenue et travaillait comme mécanicien chez un concessionnaire automobile. «Nous avons une supposition sur le mobile possible mais nous ne pouvons pas la prouver. En fait, nous recherchons toujours celui qui a donné le contrat car Giroux ne connaissait même pas la victime. Il a uniquement été motivé par l'argent», a-t-elle indiqué.
Dans cette affaire, on sait qu'un contrat avait été donné à Patrick Giroux concernant la victime. Il a ensuite fait appel à un présumé complice, Jean-Sébastien Paquet qui, à son tour, a demandé l'aide d'un autre présumé complice pour conduire le véhicule, soit Pierre Houle.
Le 23 avril, les trois hommes ont suivi la victime après son travail. Rendus à l'intersection des boulevards des Récollets et des Forges, Giroux a alors donné le feu vert et sorti de son sac une arme tronçonnée. C'est Paquet qui serait débarqué du véhicule pour ensuite aller tirer la victime pendant qu'elle était arrêtée à un feu rouge.
Hier, Giroux a plaidé coupable aux accusations de tentative de meurtre et de complot pour voies de fait armés. Il a également reconnu avoir commis un vol qualifié à la boutique DSDG le 13 mars 2008.
Son avocate Me Jocelyne Duplessis et la procureure de la poursuite, Me Paquet, ont proposé au juge Guy Lambert une suggestion de sentence de 12 ans de pénitencier. Selon Me Paquet, cette suggestion tient compte des antécédents importants de Giroux en matière de violence, des conséquences de son crime sur la victime mais aussi du fait qu'il a accepté de régler rapidement son dossier sans faire subir un procès à la victime.
Le juge Lambert s'est rendu à cette suggestion et a condamné l'individu de 32 ans à purger une peine de 12 ans dans un pénitencier pour la tentative de meurtre et ce, de façon concurrente à une peine de trois ans qu'il purge déjà pour trafic de stupéfiants.
Quant aux deux autres présumés complices, les procédures judiciaires ne sont pas encore terminées. La cause de Pierre Houle reviendra le 8 mai tandis que celle de Jean-Sébastien Paquet a été fixée au 13 mai.