Le primaire fait son entrée au SSM

Marc Saint-Onge, directeur du Séminaire Sainte-Marie de Shawinigan

Qu'il enregistre peu ou plusieurs nouvelles inscriptions, le Séminaire Sainte-Marie se lance dans l'aventure. À compter de septembre prochain, l'établissement scolaire privé accueillera des élèves du primaire. Une première en soixante ans d'existence pour cette école qui joue d'audace en ces années de décroissance scolaire et de contexte économique difficile pour Shawinigan.


«La demande est là. Il n'y a aucune école primaire privée au Centre-de-la-Mauricie. Il y a un marché fort important et intéressant à développer», défend Marc Saint-Onge, le directeur de l'établissement qui subit une diminution de sa clientèle de l'ordre de 7% annuellement. Cette année, ils sont 610 élèves de niveau secondaire.

Les petits nouveaux prendront place dans une aile séparée de leurs aînés. Leur plage-horaire sera également distincte. L'arrivée d'écoliers de la maternelle à la 6e année nécessitera très peu d'aménagement physique. «Dans les faits, nous serions prêts à les accueillir dès la semaine prochaine», affirme M. Saint-Onge, visiblement satisfait d'avoir franchi la première étape du processus, soit l'autorisation d'offrir les services d'enseignement préscolaire (maternelle) et primaire.



Délivré par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, ce permis arrive seul pour l'instant.

Le SSM n'a pas reçu l'agrément lui confirmant son statut de maison d'enseignement subventionnée, au primaire s'entend. M. Saint-Onge précise que les démarches entreprises auprès du MELS suivent leur cours.

Pour le moment, le volet primaire dispensé par le SSM demeure entièrement privé. Les frais de scolarité seront donc plus élevés, de l'ordre de 3500 $ par année par élève.

À titre comparatif, il en coûte 1575 $ annuellement pour envoyer son enfant à Val-Marie et environ 1800 $ au Collège Marie-de-l'Incarnation, deux institutions scolaires privées de Trois-Rivières qui offrent l'enseignement primaire.



À Vision, une école d'immersion anglaise et espagnole qui n'est pas subventionnée par l'État, les parents acceptent de débourser quelque 5400 $ par année par enfant.

Questionné sur la capacité de payer des familles du Centre-de-la-Mauricie, M. Saint-Onge dit miser sur le renouveau économique à venir de Shawinigan mais surtout, sur les commentaires reçus de façons plus ou moins formelles au fil des ans.

«Pour les nombreux gens d'affaires et employeurs de la région consultés, l'ajout d'une telle gamme de services d'enseignement constitue une très bonne nouvelle pour la grande région de Shawinigan», a commenté le directeur avant d'ajouter que l'enseignement primaire offert par le SSM aura la capacité d'attirer et de retenir les jeunes familles.

Le SSM souhaite accueillir 2 % de la population ciblée, les 5 à 12 ans.

«Et si ce n'est pas le cas, ce ne sera pas un échec. Qu'il y ait 75 ou 20 inscriptions, on part la machine quand même», annonce le directeur avant de préciser qu'une ou des classes multi-âges pourraient être formées pour palier au manque d'élèves d'un même niveau académique.

L'école primaire du SSM mettra l'accent sur l'anglais langue seconde. Une période par jour est prévue pour l'enseignement de cette matière. Ici aussi, il s'agit selon M. Saint-Onge de répondre aux besoins des parents préoccupés par l'avenir de leur progéniture.



D'ailleurs, les activités proposées par le service de garde se dérouleront aussi essentiellement en anglais. Le SSM s'est associé avec le Collège Shawinigan et son programme en Techniques d'éducation à l'enfance pour mettre sur pied ce service. Le personnel devra être bilingue.

Enfin, les parents qui veulent inscrire leurs enfants d'âge primaire au SSM devront assurer eux-mêmes le transport scolaire. M. Saint-Onge préfère attendre de voir comment évoluera la suite des choses avant d'offrir un tel service.