Daniel Pépin à la direction générale de la RGMRM

Daniel Pépin, nouveau directeur général de la Régie, Pierre Bouchard, le président, et Robert Comeau, ex-directeur et maintenant greffier.

La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie vient de changer de directeur général. Ce poste sera désormais occupé par Daniel Pépin, un homme issu du secteur privé ayant 20 ans d'expérience dans le secteur des matières résiduelles et qui est à l'emploi de la Régie depuis deux ans.


L'ancien directeur général, Robert Comeau, demeure à l'emploi la Régie. Il s'occupera de la greffe, du développement des projets spéciaux et du plan stratégique de la Régie pour les cinq prochaines années. M. Comeau s'occupera aussi des ressources humaines pour un an en remplacement d'un congé de maternité.

 



Même s'il retire la direction générale à Robert Comeau, le président de la Régie, Pierre Bouchard, a qualifié l'expertise de ce dernier, dans le domaine de la gestion des matières résiduelles, «d'atout précieux pour l'organisation». Les deux hommes, ajoute-il, formeront désormais un «tandem».

«Toute cette restructuration sera évaluée après une période de six mois», ajoute M. Bouchard.

Cette restructuration de la direction sera aussi accompagnée d'un plan de redressement «musclé» qui sera confié à Daniel Pépin, ajoute le président.

C'est que la Régie termine l'année 2008 avec un déficit de 2,1 millions $.



«Il faut améliorer notre culture d'affaires», reconnaît Pierre Bouchard, ce que la Régie espère réaliser grâce à l'expérience de M. Pépin.

La Régie, ne cache-t-il pas, est devenue quelque chose de plus en plus compliqué à gérer. Depuis trois ans, les budgets ont doublé, le tonnage des matières résiduelles enfouies a augmenté de façon considérable, la Régie s'est dotée de centres de transbordement un peu partout au Québec.

L'an dernier seulement, l'organisation a réalisé en régie pour 10 millions $ de projets. La Régie a aussi amorcé les processus nécessaires pour devenir un «lieu d'enfouissement technique». Elle jongle de plus avec deux de ces LET, un à Saint-Étienne-des-Grès, l'autre à Champlain. «Ça double les complications», fait valoir le président. La Régie s'est aussi impliquée dans le transport des matières et a mis sur pied des éco-centres mobiles.

Le tout s'est passablement compliqué lorsqu'elle s'est lancée dans un projet de captation des biogaz issus de la putréfaction des matières résiduelles afin de desservir les Serres du Saint-Laurent (Savoura) à Saint-Étienne et Nutra Canada à Champlain. Puis, elle a dû essuyé des pertes de 250 000 $ lors de la faillite de Comporec.

La crise économique mondiale qui a plongé le milieu de la récupération dans une situation de précarité jamais vue fut la cerise sur le gâteau. Cette crise a obligé la Régie à épuiser toutes les économies qu'elle avait mises de côté pour réaliser un centre de traitement des contenants laminés de type Tetra Pak.

 



Un changement de culture

«L'année a été lourde et une semaine de 50 heures, c'était une petite semaine», confie pour sa part l'ex-directeur général, Robert Comeau.

En prenant connaissance, il y a quelques jours, du bilan financier de 2008 qui dévoile un déficit de 2,1 millions $, le conseil d'administration de la Régie n'a eu d'autre choix que d'amorcer un important plan de redressement et une restructuration au sein de la direction.

Même si le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, avait critiqué le directeur général et même réclamé sa tête, l'été passé, dans le dossier de Savoura, le président de la Régie explique que le changement à la direction n'a rien à voir avec la position de la Ville. «Ça n'a aucun rapport. C'est le résultat de l'année 2008 qui nous a amené une réflexion. Vous ne m'avez pas entendu parler de ça en novembre ou en décembre», plaide Pierre Bouchard.

La Régie, rappelons-le, a dû verser quelque 1,3 million $ de compensations à Savoura parce qu'elle n'arrivait pas à lui livrer le biogaz prévu dans l'entente. Cette situation avait soulevé l'ire d'Yves Lévesque.

Pierre Bouchard n'a en aucun moment d'ailleurs, au cours de la conférence de presse, critiqué directement Robert Comeau pour la situation dans laquelle se retrouve aujourd'hui la Régie.

Il a plutôt rappelé qu'il «y a beaucoup de monde à travers toute cette démarche-là. Il y a des élus, il y a des situations particulières. Il y a des études qu'on n'a pas faites. Il y a des analyses qu'on aurait dû faire. La culture qu'on avait c'était de dire oui et de regarder après. Vous allez voir qu'on va changer de comportement. On va avoir une culture un petit peu plus d'affaires. Vous pouvez être certain qu'avant de donner le signal, on va savoir c'est quoi le vrai coût, c'est quoi les vraies implications», promet le président.

De son côté, le nouveau directeur général, Daniel Pépin, estime qu'on «ne peut pas changer une culture d'organisation comme ça. On est un organisme public. On est au service des municipalités, mais on peut à tout le moins lui donner une teinte un peu plus entrepreneuriale», fait-il valoir. «Oui, on va rendre services aux municipalités qui nous font des demandes, on est là pour ça, mais il y a un coût attaché à ça et c'est ce coût-là qui a peut-être été un peu négligé dans la bonne volonté de vouloir être dédié à la région. Il y a des coûts que la Régie a absorbés et ce sont ces coûts-là qui actuellement la rattrapent», explique-t-il.