Ainsi, pour toute la période estivale, ce service ne sera plus offert le dimanche, à compter du 19 avril. L'urgence demeurera ouverte du lundi au samedi aux heures habituelles, de 8 h à 18 h 30. Le CSSSÉ demeure confiant que la situation se rétablisse à l'automne.
Au début du mois, le conseil d'administration avait pourtant assuré que malgré ces nombreux départs, la couverture ne subirait aucune modification à ses deux urgences.
Cette volonté est toutefois entrée en confrontation avec la charge supplémentaire que cette décision imposait aux autres médecins. Le 10 avril, en séance spéciale, le conseil d'administration a entendu les arguments du chef du Département de médecine générale du CSSSÉ, le docteur Jean-Claude Philibert.
«Nos efforts de recrutement n'ont pas porté fruits jusqu'à maintenant et nous ne pouvons demander plus aux médecins déjà en place, sous peine d'épuisement», commente-t-il.
Au cours des prochains mois, les usagers seront donc invités à se déplacer à l'Hôpital du Centre-de-la-Mauricie le dimanche. Guy Lemieux, directeur général du CSSSÉ, assure que cette solution ne devrait pas trop bousculer le personnel du centre hospitalier du secteur Shawinigan-Sud.
En moyenne, environ 70 personnes se présentent à l'urgence du centre Laflèche le dimanche, des cas qui peuvent souvent attendre 24 heures.
Gymnastique difficile
En conférence d'information hier matin, les médecins et la direction semblaient résignés à court terme, mais confiants de résoudre ce manque d'effectifs à l'automne. «Nous avons regardé toutes les avenues», assure le docteur Philibert. «Il nous restait six médecins pour couvrir le centre Laflèche. On doit calculer les fins de semaine, placer deux médecins par jour. Et l'été, c'est la période des vacances pour tout le monde.»
De plus, la direction doit prendre en considération les implications de certains médecins en enseignement ou en obstétrique, par exemple.
«Ces médecins deviennent donc moins disponibles ailleurs», convient M. Philibert. «Mais on ne peut pas jouer au yoyo avec eux. Nous avons une crise transitoire et nous allons la régler.»
Dans sa réflexion, le CSSSÉ était guidé par la nécessité d'assurer une couverture ininterrompue à l'Hôpital du Centre-de-la-Mauricie, qui reçoit tous les types d'urgence. Une fois cet aspect acquis, la gymnastique d'horaires risquait de créer d'autres ennuis si aucun changement n'entrait en vigueur au centre Laflèche.
«Pour maintenir la fonctionnalité de nos membres et ne pas se retrouver avec d'autres départs, c'était mieux d'arriver à une fermeture temporaire, pour une journée», croit le chef de département de médecine générale.
«Le dimanche, c'est la journée où les gens consultent le moins», rappelle-t-il. «L'impact sera donc moins grand. Nous pourrons aussi couvrir plus d'heures dans le reste de la semaine en fermant pendant une journée précise qu'en instituant des horaires coupés. Ce sera plus facile, pour la population, de s'y retrouver.»
Pas moins de 40 000 personnes se rendent annuellement à la clinique ambulatoire du centre Laflèche pour une consultation. En fait, M. Lemieux convient qu'au fil des années, cet établissement s'est forgé une réputation qui a stimulé son achalandage.
«Nous nous sommes mis à desservir une clientèle très large. Non seulement celle de Mékinac ou du secteur Grand-Mère, mais aussi de Trois-Rivières et même d'ailleurs parce que c'est réputé qu'à Laflèche, on obtient un service rapide et efficace pour répondre à une urgence mineure.»