Le regroupement des maternelles n'aura pas lieu

Même si le pire a été évité, pour l'instant du moins, les parents du secteur Mékinac ont tenu à s'exprimer contre le projet initial de la Commission scolaire de l'Énergie. Décroissance scolaire ou non, il n'est pas question que les petits de la maternelle quittent leur milieu. Ni aujourd'hui, ni plus tard.

Plus de peur que de mal, hier soir, à l'école secondaire Paul-Le Jeune, à Saint-Tite, où se tenait une consultation publique sur le projet de réorganisation des écoles primaires du secteur de Mékinac. Tel un magicien qui sort un lapin de son chapeau, la Commission scolaire de l'Énergie a annoncé aux quelque 150 personnes dans la salle que les petits de maternelle demeureront dans leur milieu respectif. Un seul point d'interrogation demeure au dessus de la tête des six enfants de cinq ans de la municipalité d'Hérouxville.


Ce qui s'annonçait comme une soirée fertile en émotions s'est finalement déroulé dans le calme le plus complet. C'est que le directeur général de la commission scolaire, Claude Leclerc, a pris un peu tout le monde par surprise en indiquant que les règles budgétaires et paramètres financiers que vient tout juste de lui faire parvenir le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) remettent complètement en question le projet de réorganisation qui était prévu pour septembre prochain.

 



En fait, il n'est plus question de regrouper tous les élèves de maternelle de la MRC dans les écoles de Saint-Tite et de Sainte-Thècle. Les écoles de Saint-Adelphe, Saint-Sévérin et Lac-aux-Sables auront leur classe de niveau préscolaire. M. Leclerc a expliqué que le financement alloué par le MELS permet à la Commission scolaire de maintenir les classes de plus de dix élèves.

Onze enfants de cinq ans sont attendus à Saint-Sévérin, dix à Saint-Adelphe et 14 à Lac-aux-Sables (lorsqu'on tient compte des cinq petits qui proviennent de Notre-Dame de Montauban). M. Leclerc a mentionné que l'unique élève de Saint-Roch-de-Mékinac devrait vraisemblablement prendre la direction de l'école primaire de Saint-Tite qui, depuis quelques années, accueille déjà les tout-petits de cette municipalité. L'école primaire de la Vallée-de-Mékinac est seulement composée de neuf élèves de trois niveaux différents.

Quant aux six enfants d'Hérouxville qui feront leur entrée dans le réseau scolaire en septembre, ils pourraient être invités à joindre leurs amis de Saint-Séverin. «Mais il y a peut-être d'autres modèles à explorer», a tenu à préciser M. Leclerc.

Alors qu'il s'apprêtait à annoncer aux parents visiblement inquiets que la Commission scolaire bénéficie depuis quelques jours d'une nouvelle marge de manoeuvre, le directeur général a néanmoins pris le temps de détailler le projet de réorganisation initialement prévu. Il a notamment insisté sur les problématiques qui sont reliées à la baisse de la clientèle et des retombées sur l'organisation scolaire.



«Mais là, on peut faire mieux qu'on pensait», a convenu M. Leclerc en parlant des paramètres financiers que les services des ressources financières et éducatifs sont encore à analyser. Il souligne qu'en attendant la réponse du MELS qui est arrivée à la fin de la semaine dernière, la Commission scolaire n'avait pas le choix de prévoir toutes sortes de scénarios et de les soumettre à la population concernée.

«Vous nous auriez reproché sinon de vous consulter à la mi-avril pour une décision rendue quelques semaines plus tard», a-t-il dit à l'auditoire.

M. Leclerc a insisté sur l'urgence d'agir de la Commission scolaire qui fait face à un déficit de l'ordre de 2,7 millions $. «On a déjà coupé 1,5 million $ sans toucher aux services à l'élève», a-t-il dit aux parents avant de leur répéter que la Commission scolaire de l'Énergie a le souci de préserver la vitalité des villages.