La nouvelle plainte de la citoyenne à qui la Commission avait donné raison en décembre dernier en demandant aux membres du conseil municipal de cesser la récitation de la prière lors des assemblées publiques est basée sur les événements qui sont survenus lors de la séance ordinaire du 19 janvier dernier. Présente dans l'assistance, Mme Hubert avait tenté en vain de prendre la parole lorsque le maire Yves Lévesque a invité les personnes présentes à s'exprimer avant le début de la séance. Un citoyen a cependant profité de cette occasion pour faire une prière similaire à celle que le maire n'a plus le droit de réciter en vertu de la première décision rendue par la Commission. La tentative de Mme Hubert a été suivie par des protestations provenant d'autres personnes présentes dans l'assistance. Outre le tollé causé par la présence de Mme Hubert, ce scénario a été répété à chacune des séances depuis ce jour.
La nouvelle plainte vise donc à faire effectuer une nouvelle enquête afin de vérifier entre autres si les droits de la plaignante ont été lésés. Dans l'éventualité où sa plainte est retenue, Mme Hubert envisage d'intenter des poursuites afin d'obtenir un dédommagement important de la part du maire Yves Lévesque et de la Ville.
«Il faut que les autorités reconnaissent une fois pour toutes que la religion n'a pas sa place dans des lieux qui doivent assurer une neutralité exemplaire. Si les autorités veulent que la religion catholique, parce qu'elle est pratiquée par une majorité d'individus au Québec, ait une place privilégiée, qu'elles l'écrivent clairement et qu'on dise qu'elle est la religion d'État au Québec. S'il n'y a pas de religion d'État, qu'on cesse toutes ces simagrées qui causent des malaises et des inégalités entre les citoyens», mentionne-t-elle.
Les deux plaintes de Mme Hubert ne constituent pas les deux seules qui ont été déposées concernant cette saga. Un autre citoyen, Robert Parenteau, en a fait une autre dans laquelle il demandait que la récitation de la prière soit maintenue. Il disait entre autres que Louise Hubert n'avait qu'à s'absenter de la salle pour que la majorité des personnes puissent prier. La Commission a rejeté cette plainte sous motif que les lieux de culte étaient suffisants au Québec et que les adeptes de la prière pouvaient le faire dans leur résidence.