Quand tout bascule à 32 ans

À la suite des traitements qu'elle a reçues pour vaincre un cancer du col de l'utérus, Guylaine Beaudoin a entrepris de mettre sur papier ce qu'elle a vécu. La Trifluvienne procède ce soir au lancement de son livre intituté «Une vie à sauver».

Guylaine Beaudoin est invincible. C'est du moins ce que la jeune femme s'imaginait jusqu'à ce qu'un diagnostic de cancer vienne se moquer, brutalement, de cette certitude.


À pareille date l'an dernier, l'état d'esprit de la responsable du Service des communications et de la Fondation du Collège Laflèche vacillait entre l'état de choc provoqué par une telle nouvelle et sa profonde détermination à entreprendre une lutte de chaque instant. Ce soir, la Trifluvienne procède au lancement du livre qu'elle a écrit au terme de tous les traitements qui lui ont été administrés avec la même urgence. Son titre: «Une vie à sauver».

Guylaine Beaudoin n'est peut-être pas invincible mais elle est aujourd'hui radieuse. Écrire ce livre lui a permis de réaliser ce qui venait de se produire, d'affronter le sentiment d'angoisse, de retrouver son équilibre et de miser sur elle, sur sa soif de vivre.



Femme active, amoureuse, ambitieuse, Guylaine Beaudoin rêvait de concilier son travail qui la passionne et la vie de famille qu'elle envisageait de fonder jusqu'à ce que le diagnostic d'un cancer du col de l'utérus vienne tout chambouler. Elle et son conjoint devaient tout à coup faire le deuil de la santé qui nous semble acquise à 32 ans, du deuil de l'enfant espéré et de cette vie qui ne peut plus être la même.

Dans «Une vie à sauver», Guylaine Beaudoin raconte ce qu'est devenu son quotidien entre l'annonce du diagnostic jusqu'à la fin des traitements, en juillet dernier.

«Ça m'a permis de digérer tout cela. Je me suis également permis de faire une recherche sur ma maladie, de me situer. J'avais besoin de reprendre le contrôle sur ma vie», explique la jeune femme dont le corps a dû se soumettre aux secousses provoquées par la chimiothérapie, la radiothérapie et la curiethérapie.

«Tu as mal, c'est épouvantable. Mais n'importe quoi pour vivre. L'instinct de survie est plus fort que la douleur», décrit celle qui, avant ce premier test gynécologique de routine, ne présentait aucun signe lui laissant croire le pire.



«J'ai eu le gros lot...», soupire la jeune femme en faisant référence à la gravité de sa maladie. Ses ganglions pelviens ont été atteints. Au moment d'apprendre la vérité, les statistiques démontraient que les chances de vaincre ce type de cancer étaient de 65 %.

«Mais j'ai un cancer qui se guérit. Si dans cinq ans, tout est beau, je pars sur le même pied d'égalité que la fille qui n'a jamais eu de cancer!», souligne-t-elle avec force, bien décidée à reprendre sa place sur l'échiquier.

L'Escouade Bonheur

«Je vais bien», assure Guylaine Beaudoin qui, au cours des derniers mois, a graduellement repris son travail au Collège Laflèche, un endroit où les défis sont aussi stimulants que les sourires sont généreux et réconfortants autour d'elle.

Dans son livre de quelque 130 pages, la nouvelle porte-parole du prochain Relais pour la vie, à Trois-Rivières, n'hésite pas à partager tous ces gestes et réflexions qu'elle a reçus durant la dernière année. Son histoire peut certainement inspirer des personnes atteintes du cancer mais également leur entourage qui ne sait pas toujours comment réagir et agir dans pareilles circonstances.

Guylaine Beaudoin dédie son ouvrage à son amoureux et aux personnes qui font partie de son «Escouade Bonheur». Ce sont des parents et amis qui, raconte-t-elle, n'ont pas hésité à l'accompagner lors de ses nombreux traitements, qui lui ont préparé des repas, qui ont lavé les fenêtres de sa maison, qui l'ont écoutée, bref, qui étaient là, pour elle et son conjoint. 



Ceci dit, l'auteure émet cet avertissement: «N'offrez pas ce livre à une personne qui vient de recevoir un diagnostic de cancer, à moins qu'elle vous en fasse expressément la demande. Après la nouvelle, nous avons besoin d'une période de temps à nous, sans entendre les histoires des autres. Un cancer, comme toute maladie, ça s'apprivoise.»

Tous les profits du livre, édité par Guylaine Beaudoin elle-même, seront versés à la Société canadienne du cancer.

On peut se le procurer à la librairie Clément Morin et à la Coopérative étudiante du Collège Laflèche.