À la croisée des chemins

La Station plein air Val-Mauricie a terminé ses activités hivernales dimanche. Pendant que les employés s'affairent au rangement, le conseil d'administration de la Corporation du Parc de l'Île-Melville devra déterminer à quelles conditions l'entente de gestion de ces installations pourra être renouvelée avec la Ville de Shawinigan.

Le rideau est tombé dimanche sur une tumultueuse saison à la Station plein air Val-Mauricie de Shawinigan.


Malgré un hiver plutôt satisfaisant sur les pentes, les différends entre certains parents et la directrice générale du Parc de l'Île-Melville, qui gère ce centre, a sans doute atteint un point de non-retour.

Des utilisateurs se plaignent du manque d'entretien à la station et remettent en question la décision de fermer les pistes certains jours, alors que les conditions ne leur apparaissaient pas si mauvaises.



 

Le président de la Corporation du Parc de l'Île-Melville, Yves Bordeleau, opine qu'à première vue, l'organisme veut conserver la gestion de la Station plein air Val-Mauricie au cours des prochaines années... quoi qu'en pensent leurs dénigreurs.

Reste à voir ce qu'en dira le conseil municipal, sûrement pas insensible aux doléances entendues cet hiver. Rappelons que pour une troisième saison, la Corporation du Parc de l'Île-Melville exploitait la station, mais la Ville demeure propriétaire des équipements.

Le contrat de gestion prend fin le 31 décembre. La Corporation du Parc de l'Île-Melville établira un plan d'avenir au cours des prochains mois.



«Nous voulons continuer à exploiter le centre de ski», assure M. Bordeleau. «Nous préparons un plan d'investissement chiffré. Nous recommanderons donc à la Ville de continuer. Idéalement, nous aimerions avoir plus de lattitude pour intervenir sur les équipements qui appartiennent à la Ville. Ça se négocie.»

Le conseil municipal pourrait aussi décider que la Ville reprenne la gestion du centre de ski, une avenue qui semble toutefois improbable. Les installations pourraient-elles être vendues à un promoteur privé, comme une rumeur le laissait entendre cet hiver?

À l'hôtel de ville, la mairesse, Lise Landry ainsi que le directeur général, Gaétan Béchard, attendent les recommandations de la Corporation du Parc de l'Île-Melville avant d'établir un scénario.

«On prend bonne note de ce que les gens nous disent», assure M. Béchard. «Les deux parties sont-elles irréconciliables?»

Priorité aux tubes

Pour la directrice générale du Parc de l'Île-Melville, Marie-Louise Tardif, il ne fait aucun doute que la rentabilité passe par le développement des glissades sur tubes.



Cet hiver, un peu plus de 15 000 entrées ont été recensées à la station. Pas moins de 90% des visiteurs s'adonnaient à la glissade sur tubes, surtout grâce aux groupes scolaires sur semaine.

Pendant les week-ends et les congés, la tendance demeure la même. Cette fois, 69 % des utilisateurs optent pour la glissade sur tubes et 31% pour le ski. Des statistiques qui parlent, note Mme Tardif.

«Ma recommandation serait que les trois quarts de la montagne soient convertis pour les tubes, à peu de frais, avec l'équipement que nous avons», propose-t-elle. «Nous garderions aussi une école de ski... mais elle devrait être rattachée au Parc de l'Île-Melville.»

Mme Tardif va même plus loin dans son analyse.

«Selon moi, c'est injustifié, c'est un mauvais placement de prendre les taxes des citoyens de Shawinigan pour faire fonctionner du ski alpin à la Station plein air Val-Mauricie», opine-t-elle. «Ils sont une cinquantaine de clients et ça coûte 50 000 $. Quand j'ai autant de skieurs que d'employés dans une journée, ça me coûte cher.»

M. Bordeleau croit aussi qu'il faut s'attarder aux statistiques de fréquentation.

«On veut développer la glissade sur tubes, mais ça ne veut pas dire qu'on fermerait le domaine skiable», nuance-t-il.