La dénatalité inquiète dans Mékinac

La dénatalité dans la région Mékinac pourrait entraîner la fusion de classes de maternelle.

La diminution du nombre d'enfants d'âge primaire dans certaines localités de la MRC de Mékinac force la Commission scolaire de l'Énergie à revoir l'organisation des services qu'elle offre dans ce secteur. Le regroupement d'élèves de maternelle provenant de différentes municipalités dans les mêmes classes fait partie des scénarios envisagés, ce qui inquiète au plus haut point le maire de Saint-Adelphe, Paul Labranche.


Le conseil municipal de l'endroit a d'ailleurs adopté une résolution lors de sa séance ordinaire du 2 mars dernier dans laquelle il demande à la Commission scolaire de ne pas transférer les élèves de maternelle pour la prochaine année scolaire.

 



Même si des représentants de la Commission scolaire ont indiqué aux maires des municipalités de Mékinac lors d'une rencontre de la MRC que cette possibilité ne constitue qu'un des scénarios à l'étude, M. Labranche tient tout de même à les mettre en garde à propos des effets néfastes que cela pourrait avoir pour sa localité et les autres de la MRC. Conscient que les municipalités rurales comme la sienne sont aux prises avec un problème de dénatalité, le maire ne croit cependant pas que les raisons qu'invoque la Commission pour procéder à une restructuration, notamment le faible nombre d'inscriptions pour la prochaine année scolaire, justifient un tel scénario.

«Si on vide les écoles dans les municipalités rurales, on va juste empirer le problème. Les classes de maternelle sont à peu près à dix partout dans la MRC, sauf à Sainte-Thècle et Saint-Tite, où elles doivent être un petit peu plus. Je pense qu'une maternelle à dix dans un milieu comme le nôtre, ça vit», mentionne-t-il.

Le maire déplore également que la Commission n'ait pas répondu à une autre résolution adoptée en juillet dernier par le conseil qu'il préside et qui a été envoyée à ses dirigeants. Les membres du conseil y demandaient la formation d'un comité sur la réorganisation scolaire dans Mékinac et qu'un représentant du conseil municipal puisse siéger au sein de ce comité.

Bien qu'ils soient également inquiets de la situation, le préfet de la MRC et maire de Trois-Rives, Lucien Mongrain, et le maire d'Hérouxville, Martin Périgny, comprennent quant à eux que la Commission se doit d'effectuer une restructuration dans la situation actuelle. L'engagement de la Commission à l'effet qu'elle ne fermera aucune école sur son territoire constitue selon eux une preuve qu'elle est de bonne foi.



Un scénario parmi plusieurs autres selon la Commission

De son côté, la Commission scolaire soutient qu'aucune décision n'est encore prise dans ce dossier. Son directeur général, Claude Leclerc, confirme néanmoins que la fusion de classes de maternelle fait partie des scénarios à l'étude. Il ajoute qu'une décision sera prise à la fin du mois d'avril et qu'une séance d'information publique au cours de laquelle des scénarios seront présentés aura lieu d'ici là. Il rappelle de plus que la Commission s'est engagée à ne pas fermer aucune école sur son territoire.

Même s'il répète qu'aucune décision n'est encore prise, M. Leclerc justifie le scénario de regroupement d'élèves de maternelle par le fait que le nombre d'élèves inscrits pour l'année scolaire 2009-2010 dans plusieurs localités de Mékinac est inférieur au ratio d'un maître pour 18 élèves.

«Dans certaines écoles je n'ai que quatre inscriptions. Quand on a quatre élèves dans une maternelle, il faut se poser des questions. Est-ce qu'on met une enseignante pour quatre enfants? Au-delà de les instruire, on doit socialiser les enfants. Quand on se retrouve dans une classe de quatre, on n'est pas en train de socialiser», explique le directeur général avant d'ajouter que la création de classes regroupant des élèves de maternelle et de première année est également envisagée.