«Nous n'avons pas la prétention de savoir tout ce qui se passe sur le plancher mais nous croyons qu'il est possible de faire mieux avec ce qu'on a. Nous devons faire en sorte que chaque personne joue le rôle pour lequel elle a été embauchée. Les compétences doivent être mieux réparties», a annoncé Me Louis Brunelle, directeur des ressources humaines au CHRTR.
L'établissement s'est d'ailleurs vu octroyer 400 000 $ par l'Agence de santé et de services sociaux pour mettre en branle ce projet et faire les ajustements qui s'imposent. À cela, il déboursera 277 000 $ supplémentaires.
Les secteurs d'activités visés par le projet sont l'urgence, la neurochirurgie-neurologie, les soins orthopédiques, la chirurgie générale, la médecine spécialisée et la chirurgie générale-spécialisée. Plus de 1300 employés pourraient être concernés mais ce sont plus particulièrement les infirmières, les infirmières auxiliaires et préposés aux bénéficiaires qui se retrouveront sur la sellette.
Si dans le passé, l'organisation du travail a déjà été revue, cette fois-ci on veut aller plus loin en optimisant le travail et la contribution des différents titres d'emploi. «Nous avons déjà augmenté le nombre de préposés et d'infirmières auxiliaires dans un processus visant à accroître le support mais là, il faut passer au peigne fin les tâches réalisées par les infirmières, les infirmières auxiliaires et les préposés aux bénéficiaires. Je prend l'exemple de l'infirmière qui donne des soins d'hygiène aux patients: ça devrait être le préposé qui fait cette tâche. Pourquoi alors est-ce l'infirmière? Je pense aussi à l'exemple de la brancarderie qui n'est pas toujours réalisée par les bonnes personnes», a expliqué Me Brunelle.
Le CHRTR fait partie des 23 établissements du Québec ayant eu droit à un financement pour des projets de réorganisation du travail tout comme le CSSS de Trois-Rivières qui a lui aussi reçu plus de 400 000 $ pour mettre en place un projet de réorganisation du travail dans le milieu de l'hébergement.
Le CHRTR a obtenu les autorisations finales en novembre 2008. Par la suite, un chargé de projet a été embauché. En janvier dernier, la formation a commencé. «Actuellement, nous sommes toujours en mode préparation. Nous devons identifier le premier secteur d'activités qui fera l'objet des travaux de réorganisation. Nous devons agir vite et bien car nous avons 18 mois pour répondre aux exigences du ministère dans le domaine. Nos résultats se feront connaître par le biais des indicateurs cliniques», a ajouté Me Brunelle.
Ce qui caractérise ce projet de réorganisation est surtout la participation active des syndicats dans le processus. «Avant de procéder à des changements, il doit y avoir un consensus. Le but ultime est de diminuer le temps supplémentaire, surtout obligatoire, et d'améliorer les conditions d'exercice et le climat de travail», a précisé Me Brunelle.
La présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires du Coeur-du-Québec (SIIIACQ-CSQ), Claire Montour, confirme que les employés auront bel et bien leur mot à dire dans ce processus. «C'est obligatoire dans le cadre de ce projet! Oui, nous aurons notre place et oui, on peut dire enfin! Ce n'est pas la première fois que nous demandons une réorganisation du travail. C'est une façon de régler la pénurie de personnel. Pendant qu'une infirmière ramasse des plateaux repas et vide les poubelles, personne ne fait son travail», a-t-elle conclu.