«Ici, on a toujours été un clan gaulois. On a été les seuls à avoir exproprié un site d'enfouissement en Amérique du Nord», rappelle comme un fait d'armes Robert Comeau, le directeur général de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie.
«Alors, on maintient la pression», dit-il.
Ce n'est pas une question d'entêtement, plaide-t-il toutefois. L'idée, est plutôt de bien mettre les choses dans leur perspective.
Tout d'abord, la région dépensera cette année 4,3 millions $ pour les opérations de recyclage, dit-il. Cela comprend la collecte et le transport des matières recyclables, le centre de tri, le programme de collecte chez les industries, commerces et institutions (ICI), la collecte des sapins de Noël, les éco-centres, les éco-centres mobiles, la collecte des résidus domestiques dangereux (RDD), la sensibilisation du public et les activités d'éducation qui sont faites dans les écoles.
L'argent que recevra la région dans quelques mois du programme d'Éco Entreprises Québec et qui se chiffre à 1 160 000 $, représente donc «moins de 25 % de la dépense qu'on met en recyclage en Mauricie», fait valoir M. Comeau.
Cet argent du programme Éco Entreprises Québec qui est remis aux municipalités est utilisé par la plupart de ces dernières «pour payer cette cote part de 4,3 millions $ à la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie», dit-il. L'argent à venir est d'ailleurs déjà dans les budgets de 2009. Le reste étant pris dans les comptes de taxes municipaux.
Malgré ce montant généré par le programme, il manque encore de l'argent pour soutenir le centre de tri qui est aux prises, comme tous les autres au Québec, avec la chute dramatique du prix des matières sur les marchés mondiaux.
«Le mandat que j'ai eu des municipalités membres, c'est qu'il faut donc qu'on rentre dans notre budget et la loi nous interdit de faire un déficit. Ça veut dire qu'il faut trouver l'argent ailleurs. Alors il faut couper dans des programmes», rappelle M. Comeau qui estime que les gens du ministère de l'Environnement semblent «déconnectés» des réalités du monde municipal. Par coupure dans les programmes, on entend notamment la fermeture des centres de tri et l'arrêt de la collecte des RDD.
Ce qui n'aide pas la situation, ajoute-t-il, c'est que l'argent d'Éco Entreprises arrive très tard. Les premiers montants, recueillis en 2005 et 2006, ne sont arrivés dans les coffres des municipalités régionales qu'en 2008. «Le seul problème qu'on a avec ça, c'est que ce sont des argents qui nous sont dus et qu'on reçoit avec 2 ou 3 ans de retard», fait valoir M. Comeau.
C'est au cours de la semaine prochaine que la Régie se réunira afin de décider quel programme environnemental elle devra couper pour faire face au manque à gagner jusqu'à ce que la crise économique soit terminée.
Une réunion provinciale de l'Union des municipalités du Québec aura lieu jeudi. Il sera alors question principalement de la situation des centres de tri.