Le président des Fêtes du 375e, Jean Fournier, et le directeur des Arts et de la culture de la Ville de Trois-Rivières, Michel Jutras, responsable des activités organisées dans le cadre de Trois-Rivières, capitale culturelle du Canada, n'ont jamais fait de mystère au sujet d'une cérémonie pour le moins originale qu'ils souhaitaient mettre en scène. Or, elle aura bel et bien lieu.
Au cours de cette dernière, un officier bostonnais ira frapper à la porte du monastère des Ursulines pour rembourser la dette des Américains envers cette communauté religieuse qui a soigné des soldats ennemis lors de la bataille de Trois-Rivières, sans jamais réussir à se faire payer.
Il est question ici de la dette de l'époque bien sûr - un peu plus de 100 $ -, et non des millions $ qu'elle représenterait en dollars d'aujourd'hui avec les intérêts qui courent depuis.
Séduit par cette idée, Jean Fournier en a touché un mot à la consule générale des États-Unis à Québec qui s'était montrée intéressée. Toutefois, celle-ci devait quitter son poste quelques mois après.
Qu'à cela ne tienne, M. Fournier est débarqué chez le nouveau consul général, David R. Fetter, qui s'est révélé encore plus enthousiasmé par ce projet d'une reconstitution partielle de la bataille... et du paiement de la dette américaine.
Il est même venu à Trois-Rivières rencontrer la responsable des Ursulines et voir le fameux document et s'est rendu sur le site de l'ancien hôpital des religieuses.
Son intérêt a encore grimpé d'un cran lorsque M. Fournier lui a révélé que des soldats américains, les fameux Bostonnais, reposaient même en terre trifluvienne. Il n'en fallait pas plus pour que M. Fetter décide d'incarner lui-même l'officier américain.
Le président des Fêtes est sorti de cette rencontre avec la mission de trouver le nom de ces soldats américains décédés en terre canadienne, car le consul songe à une plaque commémorative qui pourrait être dévoilée à l'occasion d'une petite reconstitution de bataille dans le jardin des Ursulines. Des militaires en habits de marines américains pourraient être présents.
La recherche historique a été confiée à des amis historiens de M. Fournier.
Pour sa part, André Beauchesne, président du Rendez-vous des coureurs des bois, s'est dit ravi de voir le comité des Fêtes du 375e accorder autant d'importance à l'histoire avec un grand H, alors qu'on a reproché au comité des fêtes de Québec de l'avoir un peu oubliée.
La participation du consul général américain aux festivités vient encore rehausser une fête qui promet d'être haute en couleur, compte tenu de la bonification dont jouit le budget de l'événement.
Un costume historique est même commandé spécialement pour le consul qui sera personnellement mis à contribution sur le site.
Une fois la reconstitution et la relation de la bataille terminées, tout le monde se rendra rue des Ursulines pour la cérémonie du paiement de la dette des Américains, suivie d'un cocktail et des fêtes de la soirée.
Des navires américains au port trifluvien?
Jean Fournier veut également profiter de la journée du 4 juillet, qui sera placée sous la présidence d'honneur du consul général américain au Québec, David R. Fetter, pour faire venir à Trois-Rivières des navires de guerre américains.
«David Fetter m'a dit qu'il y en aurait deux à Québec cet été. Alors j'essaie de les faire venir ici. S'ils passent sous le pont de Québec, il est fort possible qu'il nous les envoie. Le problème, c'est qu'il faut que les antennes de communication, qui sont très hautes, passent sous les ponts sans se briser.»
Jean Fournier voit déjà la belle cérémonie officielle qu'il pourrait tenir sur ce navire.
«Les soldats font les choses en grand comme vous le savez, c'est beau. Et le 4 juillet, c'est la fête des Américains en plus!»
Mais le Canada ne sera pas en reste parce que le président des fêtes veut aussi faire venir au parc portuaire une frégate canadienne quelques jours avant.
«Ça fait deux fois que je communique avec Halifax. Moi, le 30 juin, je fais une cérémonie d'assermentation pour les nouveaux Canadiens. C'est moi qui la préside. Si le navire est ici, on fera la cérémonie sur ce navire.»
Quand on vous dit que Jean Fournier aime mettre les petits plats dans les grands.