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Après ceux où l'on retrouvait quatre appareils et moins en décembre 2007, voilà que la société d'État décide de retirer tous les ALV de sept autres commerces trifluviens. Cette deuxième vague visant exclusivement des établissements se trouvant autour des salons de jeu implantés il y a maintenant plus d'un an touche également une trentaine de tenanciers de la région de Québec. Loto-Québec a également informé récemment plus de 300 commerçants d'un peu partout au Québec qu'ils allaient eux aussi perdre leurs appareils de jeu dans quelques semaines.
Même si on les avait déjà informés de ce retrait il y a plusieurs mois, chacun des tenanciers touchés contactés par Le Nouvelliste hier après-midi n'entendaient pas à rire. Ils étaient tous d'accord pour dire que ces retraits auront des effets néfastes pour leur commerce. Certains vont même jusqu'à dire que les pertes de revenus qu'entraîneront les retraits seront telles qu'ils devront mettre la clé sous la porte.
«Les petits bars sont appelés à fermer. Je suis certaine que sans machines, je ne peux pas fonctionner. Mon bar est trop petit, il n'y entre même pas 50 personnes. Je ne peux pas mettre de musique les fins de semaine. Je devrais congédier des employés et travailler moi-même à la place», confie la propriétaire du bar Le Canoë, Diane Dufresne. Cette dernière précise que les ristournes découlant des ALV représentent plus de la moitié de son chiffre d'affaires.
«C'est assez pour mettre la santé de mon commerce en danger. Notre responsabilité, comme opérateurs de ces machines, est de faire invalider cette décision-là. Nous n'avons pas l'intention de nous laisser faire», lance pour sa part Steve Bacon, propriétaire du Pub Notre-Dame situé sur le boulevard du Saint-Maurice.
Marcel Thibeault, propriétaire de la salle de quilles Quillorama a également reçu une lettre de Loto-Québec mardi après-midi. Tout comme Mme Dufresne et M. Bacon, il envisage l'avenir avec pessimisme. Il évalue que la moitié de ses employés dépendent des cinq ALV installés dans son commerce. Il déplore également l'attitude de la société d'État dans toute cette histoire.
«On s'y en attendait mais on n'y croyait pas. Les Ludoplex vont tellement mal. Pourquoi punir autant d'employeurs et autant d'employés pour une place qui ne fonctionne pas? Je ne pense pas que le gouvernement nous sauverait si nos commerces allaient mal», mentionne celui qui est déjà impliqué dans le regroupement de tenanciers qui s'est lancé dans une bataille juridique contre Loto-Québec.
Le bar De Normanville perdra également ses ALV. Sur le point de prendre sa retraite, son propriétaire, Gilles Boisvert, s'attend à devoir vendre son commerce beaucoup moins cher que s'il avait gardé les appareils que la société d'État s'apprête à lui enlever.
«La valeur de mon bar va diminuer d'environ 80 %. C'est déplorable, car les personnes qui viennent jouer dans nos machines ne vont pas jouer dans les Ludoplex. J'ai même gagné des clients lorsque les bars avec quatre machines ou moins les ont perdues», indique le propriétaire d'un des plus anciens bars de Trois-Rivières.
70 000 $ de moins pour les organismes communautaires
Les organismes communautaires de Trois-Rivières qui reçoivent de l'argent provenant du Regroupement des bingos de Trois-Rivières seront également touchés par les retraits d'appareils de loterie vidéo qui auront lieu dans 12 mois.
En se voyant retirer les cinq machines qui se trouvent dans la salle de bingo O'503 du boulevard du Saint-Maurice, le regroupement perdra environ 70 000 $ de revenus qu'il redistribue à différents organismes communautaires trifluviens. Cette somme représente environ 10 % des dons qui sont remis grâce aux activités des bingos annuellement.
Le directeur général du regroupement, Reynald Dessureault, se demande d'ailleurs si Loto-Québec va pallier ce manque à gagner en versant des commandites aux organismes touchés.
«Si on est privé de ça, c'est le Ludoplex qui va en bénéficier et je ne sais pas s'ils font autant de dons à la communauté. C'est un peu plate», indique-t-il.
Même s'il comprend que certains tenanciers touchés veulent faire valoir leurs droits et intenter des recours afin de renverser cette décision, pas question pour M. Dessureault d'impliquer son organisme dans une telle bataille juridique.
Néanmoins, il gardera l'oeil ouvert afin de voir si la société d'État décidera de faire une exception pour les regroupements comme celui qu'il dirige.
«On pense que le gros combat se fera à Québec. S'il y a des exceptions là-bas, on va demander la même chose. Et je sais qu'à Québec, il y a des appareils dans les bingos et les organismes communautaires», mentionne-t-il.
Le fait que les retraits se feront dans 12 mois permet d'ailleurs d'espérer que Loto-Québec reviendra sur sa décision selon le directeur général.