Dans cette affaire, M. Duhaime réclamait à Abitibi-Consolidated, devenue AbitibiBowater, la somme de 1, 055 million$ en dommages et intérêts pour avoir omis de respecter ses obligations contractuelles contenues au contrat de vente intervenu entre eux le 1er décembre 1994.
En janvier 2005, un juge de la Cour supérieure accordait au demandeur la permission de joindre la Ville de Shawinigan à titre de codéfenderesse dans ce dossier, prétextant qu'elle avait procédé à l'expropriation des immeubles d'Abitibi-Consolidated sur lesquels M. Duhaime prétendait détenir une option d'achat.
Le fond de ce litige devait être entendu à compter d'hier, mais les parties ne se sont pas présentées au palais de justice de Shawinigan en raison de l'imminence d'une entente hors cour. Évidemment, le montant du règlement sera gardé confidentiel.
M. Duhaime a toujours prétendu qu'en sa qualité de propriétaire de l'Auberge Grand-Mère, il possédait une option d'achat de 30 jours sur les biens immeubles contigus de l'usine Laurentide. La Ville de Shawinigan avait acquis ces terrains sans qu'il en soit informé, provoquant ainsi le litige.
L'homme d'affaires considérait que cette histoire avait freiné le développement de l'Auberge Grand-Mère, puisqu'il n'avait pu procéder à un agrandissement de 18 chambres prévu sur ces terrains.
Il s'agit donc de la conclusion d'une autre longue saga entre l'homme d'affaires et la Ville de Shawinigan.
«Les avocats finalisent l'entente», commente M. Duhaime. «Je dirais que ça met pas mal un terme à mes dossiers avec la Ville.»
Du côté d'AbitibiBowater, Pierre Choquette, directeur des affaires publiques pour le Québec, confirme l'existence d'une entente de principe pour un règlement hors cour, sans donner plus de détails. Même discrétion à la Ville de Shawinigan.
Au cours des dernières années, M. Duhaime a entretenu de multiples relations judiciaires avec l'administration municipale.
L'automne dernier, le Tribunal administratif du Québec condamnait la Ville de Shawinigan à verser près de 200 000 $ à l'homme d'affaires pour une autre expropriation autour de l'auberge. L'ex-Ville de Grand-Mère voulait utiliser ces propriétés pour passer les services d'aqueduc et d'égouts et pour aménager une piste cyclable.
Par contre, en août 2006, M. Duhaime avait dû payer des arrérages de taxes d'un peu plus de 43 000$, qui remontaient à l'automne 2003.
Sans être directement impliquée au dossier, la Ville de Shawinigan a également assisté à l'interminable feuilleton concernant la vente de l'Auberge Grand-Mère, qui est finalement intervenue en novembre 2007.
Cette transaction a donné le feu vert pour supporter le Groupe Réseau Sélection dans la réhabilitation de cet édifice patrimonial et dans le développement résidentiel de ce secteur, où un immeuble à condos vient d'être construit sur le bord du Saint-Maurice.