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C'est ce qu'a confirmé hier son procureur, Me Michel Pouliot, qui a précisé qu'aucun incident n'était survenu lors de ces sorties. Traité au Centre régional de santé mentale à Shawinigan, Alain Piché avait été reconnu non coupable du double meurtre pour raison de troubles mentaux.
En août dernier, la Commission d'examen des troubles mentaux avait évalué son cas à la suite d'une requête présentée par le médecin psychiatre Lyne Beauchemin à l'effet que son patient pouvait bénéficier de sorties supervisées. Cette éventualité avait soulevé beaucoup d'inquiétude parmi la famille élargie du comptable. Elle avait également fait craindre le pire aux gens résidant sur la rue Milot à proximité de la maison des Piché. Une pétition avait même été lancée pour empêcher qu'Alain Piché puisse retourner vivre dans cette maison.
Au terme de l'audition de la cause, la commission avait conclu que toute sortie devait obligatoirement être supervisée en ce sens et que le patient devait être accompagné de quelques personnes à chaque sortie. La décision rendue donnait à penser que ces sorties ne pouvaient se faire que sur les terrains de l'hôpital mais, dans les faits, une condition spécifique a permis les sorties qui se sont produites avant la période des Fêtes.
Pour Me Michel Pouliot, c'est là la preuve que son client ne représente pas le danger tant appréhendé par certaines personnes.
Le succès de ces sorties vont être évoquées par Me Pouliot lors d'une révision du dossier Piché le 20 janvier. En effet, le médecin psychiatre Marie-Frédérique Allard, qui a repris le dossier au terme d'un congé de maternité, semble conclure au fait que la santé mentale d'Alain Piché s'est nettement améliorée et peut faire l'objet d'une révision de la part de la commission d'examen.
Me Jean-François Bouvette, le procureur aux poursuites criminelles et pénales chargé de ce dossier, maintient de son côté qu'il est encore trop tôt pour permettre des sorties non supervisées. «Je n'ai pas encore pris connaissance du rapport du Dre Allard mais, de toute façon, je crois que cet homme est encore trop fragile et que les événements sont encore trop récents pour qu'on le remette en liberté sans supervision», a indiqué le procureur en ajoutant que les facteurs de stress qui perturbaient Alain Piché étaient toujours présents à savoir des introductions par effraction au domicile de la rue Milot, la demande de huis clos lors de l'audience du mois de juillet dernier de la commission d'examen, et le fait de voir la Cour supérieure décréter qu'il était un fils indigne de toucher l'héritage de ses parents.
À ce sujet, Me Pouliot a confirmé avoir porté en appel la décision du juge Ivan Godin de la Cour supérieure qui avait conclu qu'Alain Piché était indigne de toucher l'héritage de ses parents. «La rédaction des mémoires, de part et d'autre, devrait être complétée en mai prochain mais l'audition sur le fond de l'appel, ne se fera pas avant le printemps de 2010», a-t-il fait savoir.
D'autre part, lors de l'audition de la requête en révision le 20 janvier, Me Bouvette compte présenter une contre-expertise pour démontrer que l'état mental d'Alain Piché est encore trop instable pour lui permettre de sortir sans supervision ne serait-ce qu'une seule journée. Un report de cette audition est cependant envisagé.
«Notre expert a besoin d'un peu plus de temps pour présenter un rapport complet», a précisé Me Bouvette.