Le maire Lévesque n'a pas encore pris sa décision

Le maire juge qu'il a des dossiers plus importants à régler que celui concernant la prière avant les réunions du conseil.

Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, n'a toujours pas décidé si la Ville allait se conformer ou non à l'avis de la Commission des droits de la personne dans lequel elle demande de cesser la récitation de la prière lors des séances publiques du conseil municipal.


Comme il l'a déjà mentionné il y a quelques jours, le premier magistrat soutient qu'il analysera la décision de la Commission avant de prendre une décision dans l'épineux dossier de la prière au conseil. Néanmoins, ses propos laissent clairement entendre qu'il tient à cette pratique et qu'il n'est pas très chaud à l'idée de se plier à l'avis découlant de la plainte déposée à la Commission par une citoyenne de Trois-Rivières, Louise Hubert.

 



«On va voir ce que nous allons faire avec ça», a-t-il simplement indiqué.

Sans remettre en question la raison d'être de la Commission, le maire Lévesque considère tout de même comme douteux son processus d'évaluation des plaintes.

«Ce que je trouve déplorable, c'est que la Charte des droits et libertés défend l'opinion d'une personne au détriment des droits des autres. Cette personne-là a des droits, mais les nôtres, on fait quoi avec? Ça va arrêter où? Est-ce que l'on va arrêter de chanter l'hymne national parce qu'il est à connotation religieuse», a-t-il lancé avec sarcasme.

Conscient qu'il devra se pencher sur la question dans un avenir rapproché, la prochaine séance du conseil municipal est prévue pour le 19 janvier, le maire croit cependant qu'il existe des dossiers beaucoup plus importants que celui-là pour la Ville de Trois-Rivières et qu'il les traitera en priorité.



«J'ai d'autres choses à faire que ça. Nous avons plein d'enjeux municipaux et économiques. Je ne perdrai pas tout mon temps et mes énergies là-dessus», a-t-il affirmé.

Les comparaisons avec les situations qui sont survenues dans les villes de Laval et Saguenay sont boiteuses selon le maire.

«Chez nous, c'est avant la séance publique du conseil. Contrairement à Saguenay, ce n'est pas dans le règlement. Et j'offre aux gens dans la salle de nous faire part de leurs croyances s'ils en ont», explique-t-il.

Rappelons que la Ville de Laval a dû mettre fin à cette pratique en raison d'un jugement rendu par le Tribunal des droits de la personne tandis que le Commission a rendu une décision semblable à celle concernant Trois-Rivières dans un dossier impliquant la Ville de Saguenay. À Laval, l'administration municipale s'est pliée à la décision du Tribunal tandis que Saguenay est présentement en litige avec cette même instance après avoir fait fi de l'avis de la Commission.

Les décideurs doivent trancher, selon monseigneur Veillette

L'évêque du diocèse de Trois-Rivières, monseigneur Martin Veillette, croit que cette question doit être tranchée par les élus municipaux en tenant compte des enjeux juridiques et sociaux. Il ajoute que la Charte des droits et libertés de la personne devrait quant à elle être appliquée selon les réalités de chaque milieu.



«Il me semble que dans notre milieu il y a une certaine homogénéité. On peut donc s'accommoder d'une pratique comme celle qui est en cours à l'hôtel de ville sans que des personnes se sentent lésées», a-t-il expliqué.