Une amitié sortie tout droit d'un manga

En amour avec le Japon, Élisabeth Deshaies (à gauche) est ravie de pouvoir compter sur l'amitié de deux personnes originaires du pays du soleil levant, soeur Kuniko Tatsumi et Kanna Kojima.

Le manga, ça vous dit quelque chose? Élisabeth Deshaies raffole de ces bandes dessinées japonaises qui sont, pour l'adolescente de 16 ans, à l'origine d'une série de rencontres tout aussi passionnantes les unes que les autres et qui ont toutes en commun le Japon. D'abord, il y a eu soeur Kuniko. Et maintenant, Kanna.


Élève de 5e secondaire au Collège Marie-de-l'Incarnation, Élisabeth adore la culture japonaise, son histoire, son peuple, sa langue, etc. «Tout est tellement différent d'ici», dit-elle simplement en guise d'explication.

 

Son coup de foudre pour le pays du soleil levant est apparu il y a quelques années déjà. Initiée aux mangas par l'entremise d'une amie, Élisabeth, qui se décrit elle-même comme une artiste, a d'ailleurs développé un talent certain pour ces dessins ayant un style graphique unique.

D'une bande animée à l'autre, elle a eu envie d'en connaître davantage sur le Japon. Branchée sur Internet, Élisabeth lisait tout ce qui concernait de près ou de loin ce pays. Déterminée, la jeune fille s'est aussi mise en tête d'apprendre par elle-même cette langue pour le moins complexe.

Et puis, apprenant l'existence, parmi la communauté des Ursulines, d'une religieuse d'origine japonaise, Élisabeth n'a pas hésité un seul instant. Elle lui a demandé de lui enseigner le japonais. C'était au printemps 2006. Depuis, chaque jeudi midi, la jeune fille et soeur Kuniko dînent ensemble et causent en japonais.

«C'est extraordinaire! Elle me donne ces cours tout à fait gratuitement», lance Élisabeth avec enthousiasme. L'adolescente est fière de préciser qu'elle maîtrise déjà l'hiragana et le katakana, deux syllabaires qui contiennent une cinquantaine de caractères chacun.

«J'avoue que je suis très motivée et curieuse», ajoute la finissante du CMI qui accepte avec timidité les félicitations de son professeur.

«Elle progresse rapidement. C'est une élève qui veut apprendre, qui fait preuve aussi de beaucoup de profondeur», ajoute doucement soeur Kuniko.

La passion d'Élisabeth pour le Japon, c'est un peu comme le manga qui connaît beaucoup de succès et dont l'auteur, devant la pression populaire, doit poursuivre l'histoire qu'il croyait avoir terminée.

C'est à la fin du mois d'août dernier, jour de la rentrée, qu'Élisabeth a fait une rencontre qu'elle n'attendait pas.

«Au CMI, tout le monde sait que je trippe sur le Japon. Des filles sont venues m'annoncer qu'une élève japonaise allait passer une année d'immersion avec nous. Quand j'ai su ça, c'était laissez-moi passer, je dois absolument la rencontrer!» raconte en riant la Trifluvienne qui résume son sentiment d'alors comme «le bonheur total».

Kanna avoue qu'elle ne s'attendait pas à rencontrer au CMI une élève capable de lui prononcer quelques mots de bienvenue en japonais.

L'anglais et (de plus en plus) le français donnent le ton à leurs conversations. Les journées de magasinage et les soirées pyjama aidant, Kanna et Élisabeth sont devenues de véritables complices.

D'ailleurs, impossible d'aborder la question du départ de Kanna, en juillet prochain, sans risquer de voir des visages s'assombrir. Sauf que...

«Je pars pour le Japon en mars 2010! Je me suis inscrite au programme d'échange AFS. J'y serai pendant un an», annonce Élisabeth sans grande surprise. Celle qui rêve de devenir interprète travaille actuellement auprès d'une personne handicapée, à raison de trois soirs par semaine, pour économiser une partie de la somme nécessaire pour vivre un tel séjour d'immersion.

Élisabeth ne sait pas ce que l'avenir lui réserve mais une chose est sûre, dit-elle, le Japon occupera une place importante dans sa vie, tout comme Kanna et soeur Kuniko.